En marge de la présentation du plan d’action du nouveau gouvernement devant les élus de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), dans la soirée de ce mardi, les avis des députés des différentes formations politiques restent divergents entre optimistes et pessimistes.
En effet, selon M. Bouaiche Chafaa, président du groupe parlementaire du FFS (Front des Forces Socialistes), «le plan d’action du gouvernement Tebboune n’est qu’un ensemble de généralités, ne présentant ni de données ni de chiffres ou de statistiques et des délais concernant la réalisation des projets», ajoutant que «nous considérons au FFS, qu’il ne peut pas y avoir de développement économique sans un Etat de droit. On ne peut pas développer le pays avec des prédateurs et des corrompus. Depuis une année qu’ils parlent de l’encouragement de l’investissement, mais, rien n’a été fait, ils ont dilapidé le foncier et les richesses, sous prétexte que l’Algérie allait développer son économie».
L’élu du FFS a indiqué que «le plan d’action du gouvernement, n’apportera absolument rien à l’économie nationale. On voit de plus en plus que les gens s’appauvrissent d’avantage et que d’autres s’enrichissent». Concernant la question de ciblage des subventions, le député FFS s’est interrogé «sur quelle base ou critère on va cibler, dans un Etat de non-droit», soulignant qu’«il faut plutôt arrêter le transfert illicite de devises à l’étranger et lutter contre la surfacturation».
Du côté du PT (Parti des Travailleurs), le député M. Ramdane Taazibt nous a indiqué qu’«il y a des questions positives et intéressantes dans le plan d’action comme le non recours à l’endettement extérieur, la préservation du caractère social de l’Etat», ajoutant que « ce n’est, toutefois, pas suffisant, nous attendons des faits concrets, est-ce qu’il y aura des lois, est-ce que le gouvernement va corriger la politique antisociale et antiéconomique qui ont été voté par le parlement dans le cadre la loi de finances 2017, notamment la septième législature, qui a fait beaucoup de mal au pouvoir d’achat des algériens, avec l’augmentation des impôts et des taxes».
M. Taazibt a fait savoir que «c’est dans ce sens nous allons poser nos questions et ce sera l’objet de mon intervention, pour que le gouvernement soit plus explicite sur son plan d’action et est-ce qu’il va remettre en cause cette politique, qui a aggravé la situation sociale et les disparités régionales».
Le député du PT s’est interrogé sur la réforme fiscale et si elle allait permettre d’aller vers plus d’équité dans la politique d’imposition et si ceux qui ont plus d’argent vont payer plus et ceux qui ont moins vont payer moins ? Et est-ce que l’Etat va mettre plus de moyens pour recouvrer les impôts ». Et d’ajouter «il y a également les questions de retour aux privatisations qui existent dans la LFP 2016 et auxquelles nous nous opposons», car, d’après lui, «il faut d’abord faire un bilan sur les crédits économiques octroyés aux hommes d’affaires ?».
Il a en outre estimé que «si notre pays est en crise, ce n’est pas seulement à cause des prix du pétrole qui ont chuté, mais, c’est également à cause de la mauvaise gouvernance de ce système, qui a démontré son incapacité à gérer les affaires du pays».
Pour sa part M. Ousmane, président du groupe parlementaire des indépendants a estimé qu’«il faut d’abord instaurer une justice sociale pour appliquer l’impôt», indiquant que «la réforme fiscale et bancaire, cela fait 15 ans qu’on en parle, et aujourd’hui nous sommes à l’heure de l’évaluation», ajoutant que «la volonté politique reste insuffisante pour que cette réforme soit réelle».
Par ailleurs, du côté du FLN et du RND, on estime que «si on arrive à appliquer ce plan d’actions, il y aura beaucoup de problèmes qui seront résolus d’ici deux ans en trouvant une alternative à la dépendance aux hydrocarbures».