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L’internet en vol en passe de décoller

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L’internet en vol, pour l’heure un marché encore balbutiant, est en passe de décoller avec une offre satellitaire dédiée pour briser le huis clos déconnecté de la cabine d’avion.

L’interdiction d’emporter des tablettes ou des ordinateurs à bord, décidée en mars par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et visant un certain nombre de pays ne devrait pas freiner le mouvement, selon les experts. « C’est une tendance incontournable. Le tout c’est de se mettre sur la vague au bon moment », résume à l’AFP Marc Rochet le PDG de la jeune compagnie low cost French Blue, face à des technologies qui ne cessent d’évoluer et des coûts d’investissement très élevés.

D’ici 2021, plus de 17.000 avions commerciaux, soit près de la moitié de la flotte mondiale, seront équipés de la connectivité en vol, contre 6.500 en 2016, estime la société de conseil Euroconsult dans une étude récente.

Cette dynamique est portée par des satellites de nouvelle génération permettant d’intégrer des antennes plus petites et plus légères sur les avions ou des systèmes de connexion terrestres qui vont démultiplier l’offre passante.

Elles vont permettre de booster le débit, d’avoir, dans les nuages, accès à l’internet « comme à la maison » et de faire oublier, selon les experts, les connexions lentes, aléatoires et parfois chères proposées jusqu’ici.

C’est autour de 2012 que la connectivité dans les avions a commencé à prendre son essor, permettant de lire ses mails ou d’avoir un accès simple à l’internet, selon Pacôme Revillon, PDG d’Euroconsult.

Les Etats-Unis ont été les pionniers à travers un réseau d’antennes terrestres. Aujourd’hui ils comptent quelque 4.000 avions connectés contre quelques centaines seulement en Europe.

Depuis 2016, des satellites de nouvelle génération ont commencé à être déployés permettant d’offrir le streaming vidéo, les jeux, les médias sociaux et la télévision en direct pour le loisir des mordus de musique, d’informations ou de sport.

Selon William Huot-Marchand, directeur des ventes de la division Inflight Entertainment (IFE) chez Thales, la transition est aussi générationnelle, si pour certains le voyage en avion est accepté comme une pause hors connexion, la génération des « millennials » nés à partir de 1980, ont du mal à y renoncer.

Selon Euroconsult, pour les fournisseurs de services de connectivité à bord d’avions, « les revenus ont dépassé le milliard de dollars en 2016 et devraient atteindre les 6,5 milliards en 2026 ».

Mais l’investissement n’est pas négligeable. Selon M. Revillon le seul coût d’une antenne avec l’installation se situe entre 200.000 et 500.000 euros.

De quoi faire réfléchir les compagnies aériennes y compris les plus grandes.

Chez celles qui ont franchi le pas, divers modèles tarifaires sont appliqués allant de la gratuité à un accès payant à l’heure, par vol ou par mois, un moyen, selon les experts, de limiter le nombre d’utilisateurs si le débit est assez contraint.

Face à un passager et consommateur « captif », la connexion à l’internet est aussi considérée par certaines compagnies comme, dans le futur, un intéressant levier de revenus additionnels à travers l’optimisation des ventes de produits commerciaux.

Plus simplement, la vérification des paiements en vol peut rentabiliser en partie l’investissement. « Aujourd’hui il y a des opérations frauduleuses à bord » sur le paiement d’achats en duty free et elles « génèrent 90 millions d’euros de pertes pour les compagnies tous les ans », explique à l’AFP Sébastien Maire, expert en aéronautique au cabinet de conseil Olivier Wyman.

Restent les questions de sûreté aérienne et les craintes de voir l’avion connecté comme une possible porte d’entrée pour une cyber-attaque. « Les questions de cyber-sécurité sont au cœur de nos préoccupations. Tous les jours il y a de nouvelles menaces et tous les jours il faut les anticiper », explique le responsable de Thales, un des leaders mondiaux dans le domaine de la cyber-sécurité.

Même si les limitations d’utilisation de tablettes ou d’ordinateurs pourraient poser un problème, « le mouvement se poursuit et n’a pas de raison de ralentir », estime M. Révillon qui compte sur l’inventivité des fabricants pour créer le produit qui permettra de contourner l’interdiction.

Afp

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