Le Pentagone a annoncé que le ministre américain de la Défense James Mattis et son homologue qatari Khalid Al-Attiyah ont conclu mercredi un accord de 12 milliards de dollars pour la vente d’avions de combat F-15.
La vente intervient dans une période de crise diplomatique régionale pour le Qatar. « La vente de 12 milliards de dollars va donner au Qatar une technologie de pointe et augmenter la coopération sécuritaire (…) entre les Etats-Unis et le Qatar », a affirmé le ministère de la Défense dans un communiqué.
Mattis et Al-Attiyah ont également évoqué des questions de sécurité à cette occasion, dont la menace du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (Daech/EI) et « l’importance de désamorcer les tensions pour que tous les partenaires dans la région du Golfe puissent se concentrer sur les prochaines étapes pour atteindre (leurs) objectifs communs ».
Le Pentagone n’a pas livré d’autres détails sur la vente qui, selon Bloomberg, concernerait 36 de ces appareils.
Par ailleurs, la presse rapporte depuis Doha que des préparatifs pour des manœuvres militaires conjointes sont en cours. Deux bâtiments de guerre des marines ont accosté hier au port de Doha.
Cette coopération est déjà poussée puisque les Etats-Unis disposent d’une grande base aérienne dans le désert du Qatar, où se trouve aussi le siège du Centcom, le commandement central américain qui dirige les opérations contre le groupe Etat islamique (EI), actuellement visé par des offensives en Syrie et en Irak.
Ces annonces interviennent dix jours après le début de la crise diplomatique qui oppose le Qatar à l’Arabie saoudite et ses alliés. Ces derniers ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques en accusant Doha de « soutenir des organisations extrémistes » et de se rapprocher de l’Iran, grand rival des pétromonarchies sunnites de la région.
Depuis que la crise a éclaté dans le Golfe, Washington souffle le chaud et le froid. M. Trump a donné l’impression de prendre le parti de l’isolement du Qatar, qu’il a accusé de financer « le terrorisme à un très haut niveau ». Mais le département d’Etat et le Pentagone ont multiplié de leur côté les appels à l’apaisement et au dialogue.