On entend de plus en plus parler de clusters en Algérie et ailleurs, mais de quels clusters parlons-nous au juste? Et quels clusters seraient appropriés pour la diversification de notre économie ? Pour répondre à ces questions, le Think Tank NABNI vient de publier une contribution sur le sujet en poursuivant son cycle de production pour la diversification économique.
Pour le groupe NABNI, le concept de clusters le plus connu est « un groupement d’entreprises et d’institutions rassemblées par la proximité géographique et la synergie professionnelle ».
Un cluster comprend de manière générale des industrie(s) de produits finis ; des entreprises de la chaîne de valeur (ex: des fournisseurs spécialisés) ; des prestataires de services spécialisés ; des entreprises et champions locaux et multinationaux ; certaines industries connexes : ayant un nombre important d’activités, de compétences, de technologies partagées, et des chaines communes ou des clients communs ; et des institutions de soutien dans les finances, formation, recherche etc.
Un cluster peut être organisé ou sans organisation particulière. Mais il reste un groupement d’entreprises existantes. Alors qu’il est difficile de « créer » un cluster ex-nihilo à travers des politiques publiques, il est recommandé d’accélérer la croissance et renforcer un cluster existant à travers ces politiques publiques.
Pour le cas de l’Algérie, le collectif NABNI présente des éléments à prendre en compte par les décideurs publics. En premier lieu, il cite l’implication du secteur privé, la conception d’objectifs de long, moyen et court terme. La nature complexe et l’évolution lente de certains clusters, tend à essouffler les décideurs qui peuvent ne pas voir les résultats et l’impact rapide.
Aussi, il suggère une attention particulière à l’ingénierie juridique et à la flexibilité des programmes (sectoriels et intersectoriels), une préférence pour les schémas de soutien « sur mesure » par rapport à ceux « standardisés »; un encouragement des acteurs locaux sans conception de programmes « locaux ». Pour ne pas empêcher la collaboration entre les acteurs des différentes régions et une implication des compétences et appui aux formations dispensées localement.
« Un cluster n’est pas forcément basé sur une seule chaine de valeur. En effet les chaines de valeur sont désormais internationales et un pays n’est pas forcé de maîtriser tous les maillons de la chaine de valeur mais doit être intégré dans la chaine globale. L’idéal étant de se positionner sur quelques maillons en « haut de chaine » là où il y a le plus de valeur ajoutée, soit « dans la« conception/Design et R&D » soit au niveau des services, marketing et commercialisation. Et cela afin de ne pas se limiter à la production ou à l’assemblage simple en flux-tendus », estime le collectif.
Dans le monde, NABNI parle des technopark, cyberparcs et parcs qui fonctionnent comme des locaux loués à des start-up ou des entreprises récemment implantées localement (l’exemple du technopark de Casablanca) avec toute l’infrastructure nécessaire pour le fonctionnement autonome de l’écosystème. Les technopoles qui comportent en leur sein différents acteurs au-delà des entreprises, telles que les universités/instituts de formation voire des centres de recherche mais qui ne drainent pas forcément les entreprises privées.
Les zones franches qui sont des clusters géographiquement localisés avec un soutien de l’Etat mais qui créent souvent une dualité onshore/offshore. Les clusters sous forme d’associations multi-acteurs qui comportent en leur sein des entreprises privées existantes, ayant des liens et synergies pour leur productivité et des représentants de producteurs ou agriculteurs.
« Certains pays ont relevé le défi et réussi à combiner des politiques publiques bien pensées avec une stratégie de « clusteriser » certains maillons existants (l’aéronautique est un exemple concret combinant des maillons de production et de conception) et avec des politiques favorisant l’émergence de nouveaux clusters tirés par les TIC », indique-t-on.