Une fois n’est pas coutume, le ministre de l’industrie et des mines Mahdjoub Bedda, fraichement nommé à ce poste clé au sein de l’équipe Tebboune, d’obédience FLN, vient, dés sa prise de fonction, d’ouvrir ses portes aux partenaires socio-économiques pour rompre avec les vieilles méthodes, au demeurant mauvaises qui ont prévalu jusqu’à présent dans ce secteur stratégique ces dernières années. Le nouveau ministre entend assainir les relations sulfureuses ayant caractérisé les rapports entre opérateurs économiques et l’ancien ministre avec lequel les tensions étaient patentes.
Du moins, c’est que ce qu’on peut déduire de sa première action à l’adresse du secteur privé sur lequel mise le gouvernement pour remonter la pente et faire face à la crise, dans laquelle se débat l’Algérie. On aura compris, espérons-le, que seule une rupture avec le bricolage et l’amorce d’un vrai management public éclairé, tenant compte des propositions de ceux qui connaissent le terrain est à même de mettre l’économie sur les rails.
Ces rencontres selon un communiqué « s’inscrivent dans le cadre des engagements pris dans le Pacte économique et social de croissance à l’effet de maintenir la concertation et de porter des propositions communes pour atteindre l’objectif commun, à savoir, le développement de l’économie nationale ».
En 2013, dans un entretien accordé à un confrère, Mahdjoub Bedda en sa qualité d’économiste, avait vivement critiqué le contrat exclusif passé avec Renault, dont le contenu, mises à part quelques clauses commerciales a été tenu au secret. D’ailleurs d’aucuns pensent que c’est suite à la polémique soulevé par ce contrat signé avec le constructeur automobile français que le dossier Peugeot est resté dans les limbes jusqu’à l’heure actuelle.
A ce propos, le cahier des charges relooké, le premier étant indigent, de l’ancien ministre Abdeslam Bouchouareb ayant trait au montage de véhicules après l’affaire Tahkout devient caduque et va certainement faire l’objet, si on l’on croit la démarche du nouveau gouvernement pour promouvoir et booster la production nationale et surtout créer un tissu de sous-traitance locale, d’une nouvelle mouture plus appropriée dans laquelle le taux d’intégration initial devrait être clairement fixé et revu à la hausse.
Les consultations que mènent le nouveau ministre de l’Industrie et des mines sont, de prime abord, perçues comme un signal fort de la part de la nouvelle équipe gouvernementale pour améliorer le climat des affaires et créer un environnement de confiance. Les organisations patronales qui l’ont rencontré se disent satisfaits de ce premier pas et considèrent le procédé comme « un changement radical » d’autant qu’auparavant seul l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal les recevait.
Selon les déclarations publiques de certains présidents d’entités patronales, le nouveau ministre a manifesté sa disponibilité à encourager « toute initiative visant à booster les investissements privés d’un côté et le partenariat public-privé d’un autre, pour rattraper le retard et s’engager ensemble à redémarrer la machine industrielle dans une approche opérationnelle et participative ».
Le ministre a du pain sur la planche car c’est indéniable, la déstructuration de l’industrie nationale, la corruption, les dysfonctionnements, la gestion anachronique et la bureaucratie qui minent le secteur nécessitent un plan drastique et des mesures fortes mais la question récurrente vu l’échec cuisant sur le plan économique, qui revient en permanence et qu’on ne peut éluder : aura-t-il les coudées franches pour mener à bien sa mission ?