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L’endettement extérieur, est-il inévitable ?

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Selon le sondage mis en ligne par Algérie- Eco durant tout le mois de mars dernier, il en ressort que 61,18% de nos lecteurs pensent que l’Algérie est contrainte de recourir à l’endettement extérieur.

Effectivement, ce qui était hautement tabouisé en 2015, s’est banalisé en 2016, pour finir comme une orientation inévitable en 2017. Et pour cause, en face d’un programme ambitieux de transition énergétique  et d’une stratégie lourde de relance et de diversification de l’économie nationale, l’Algérie, accablée par la chute des prix des hydrocarbures, entrainant un déséquilibre budgétaire, une fonte drastique des réserves de changes et  un recul considérable de la croissance, se dirige inéluctablement vers l’endettement extérieur.

Pour sa part, le FMI, n’a pas manqué de le mentionner dans son rapport au terme de ses consultations avec l’Algérie rendu public ce jeudi. L’institution de Bretton Woods, estime que le pays  « reste confronté à des défis importants posés par la baisse des cours pétroliers. L’activité économique a été globalement résiliente, mais la croissance s’est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l’effet de la réduction des dépenses et est estimée à 2,9 % pour 2016 ».

Le document relève également que « le taux d’inflation est passé de 4,8 % en 2015 à 6,4 % en 2016 et se chiffrait à 7,7 %, en glissement annuel, en février 2017. Le taux de chômage s’est établit à 10,5 % en septembre 2016 et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26,7 %) et les femmes (20,0 %) ».

 «Étant donné le niveau relativement bas de la dette publique, l’Algérie pourrait se permettre d’engager un redressement un peu plus progressif des finances publiques que ne le prévoit le budget à moyen terme actuel, en prenant en considération une gamme plus large d’options de financement, y compris les emprunts extérieurs et la cession d’actifs publics » ajoute encore le document.

Il est cependant clair, que  le lancement des grands chantiers tel que le projet du Grand Port de Cherchell, financé partiellement par la chine, et le grand projet en énergies renouvelables, demeurent, à travers leurs financement, une forme de recours à l’endettement extérieur, a l’image du prêt de 900 millions d’euros, contracté auprès de la banque africaine de développement.

 Ceci étant, d’avis des spécialistes et des partenaires, l’Algérie ne se dirige plus tète baissée dans l’endettement massif  sauvage,  sans vision, et hautement onéreux « il faut saluer, la clairvoyance et la sagesse des autorités algériennes, qui ont fait confiance à la BAD,  pour s’engager dans  un endettement prudent et progressif. En réponse à cette requête, la BAD a évalué un programme d’appui à la compétitivité industrielle et énergétique » explique M. M.Traoré Boubacar Sidiki, représentant permanent de la BAD en Algérie dans l’interview accordé  à Algérie-éco.

Même si des voix discordantes sont d’avis que le recours à l’endettement extérieur peut être évité par la rationalisation des dépenses publiques, une politique mesurée des subventions et par l’exploitation du potentiel existant mais qui est  en jachère, la conjoncture actuelle impose au vu des orientations politico- économiques de l’heure, de considérer l’endettement extérieur comme un moyen de stabiliser la croissance productive et le maintien de la cadence des investissements.

D’autant  plus, qu’en  attendant de cueillir les fruits des mesures économiques dictées par la crise, l’endettement extérieur réfléchi et stratégique contribuerait à accélérer le processus de diversification de l’économie nationale pour permettre la poursuite des projets structurants à l’arrêt ainsi que le développement du secteur privé qui a grandement besoin de financements en ces temps de disette.

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