Le FMI indique dans un communiqué rendu public, au terme de ses consultations de 2017 avec l’Algérie, que le pays « reste confronté à des défis importants posés par la baisse des cours pétroliers. L’activité économique a été globalement résiliente, mais la croissance s’est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l’effet de la réduction des dépenses et est estimée à 2,9 % pour 2016 ».
Le document relève que « le taux d’inflation est passé de 4,8 % en 2015 à 6,4 % en 2016 et se chiffrait à 7,7 %, en glissement annuel, en février 2017. Le taux de chômage s’est établit à 10,5 % en septembre 2016 et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26,7 %) et les femmes (20,0 %) ».
Les administrateurs du FMI estiment que « malgré un certain redressement des finances publiques en 2016, les déficits budgétaire et courant restent larges et la dette publique a augmenté, en partie sous l’effet de la matérialisation des garanties de prêts octroyées par le gouvernement. Les réserves internationales, bien qu’encore abondantes, ont chuté rapidement. La dette extérieure reste très faible ».
Le FMI salue « la détermination des autorités à poursuivre un assainissement soutenu des finances publiques, dans un cadre budgétaire précis à moyen terme. Ils soutiennent les mesures prises pour réduire le déficit budgétaire, à savoir accroître les recettes hors hydrocarbures, maîtriser les dépenses courantes, poursuivre la réforme des subventions tout en protégeant les plus démunis, ainsi qu’accroître l’efficience de l’investissement public et en réduire le coût ».
Toutefois, le Fonds de Bretton Woods a encore conseillé le gouvernement algérien à recourir à « un éventail plus large de possibilités de financement, y compris un recours prudent à l’endettement extérieur et la cession d’actifs publics, et donner plus de flexibilité du taux de change qui pourrait fournir une marge de manœuvre budgétaire pour opérer un ajustement plus progressif et plus propice à la croissance que celui prévu actuellement et diminuer ainsi son impact sur l’activité économique ».
En soulignant la nécessité d’opérer « des réformes structurelles de grande envergure pour diversifier l’économie et promouvoir un secteur privé dynamique ».
Le FMI a néanmoins salué « les mesures prises pour améliorer le climat des affaires, ainsi que les travaux en cours sur une stratégie à long terme qui permettrait de refondre le modèle de croissance du pays, d’agir rapidement pour réduire la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, ainsi que renforcer la gouvernance et la transparence ».
Le FMI a également exhorté l’Algérie à mettre en œuvre des mesures pour développer le marché des changes officiels et réduire l’activité sur le marché parallèle. Il recommande à la banque centrale d’éliminer sans tarder les opérations de réescompte afin d’encourager les banques à gérer leurs liquidités de manière plus efficace.