Durant les précédentes années, à l’approche du mois de Ramadan, les prix des produits de large consommation (fruits et légumes, viandes blanches et rouges) flambent, ce qui impacte les faibles revenus.
Pour pallier à cette situation qui se répète presque chaque année, le gouvernement a décidé d’ouvrir des marchés appelés « Rahma » ou solidaires, pour lutter contre les spéculateurs et éviter les hausses des prix des produits de première nécessité d’une part, et d’autre part, permettre aux faibles bourses de s’approvisionner de façon décente .
En effet, en ce début du mois sacré du jeûne et plus précisément au marché Rahma installé au niveau du siège de l’UGTA, à Aissat Idir, Alger, les citoyens affluent en grand nombre pour faire leurs emplettes en produits alimentaires.
Comme dans une foire nationale, des dizaines de tentes ont été installées et étalées dans l’espace aménagé à cet effet au siège du syndicat où sont achalandés différentes marchandises. Dans ces points de vente, on y trouve toutes sortes de produits de base (huile, sucre, lait), des fruits et légumes, des boissons gazeuses et eaux fruitées, les dérivés de lait, les viandes (blanches et rouges) au grand bonheur des consommateurs.
Cependant, cette forte demande des citoyens se justifie par les prix raisonnables qui y sont pratiqués. «Ce marché pratique des prix abordables, parce que, les étals sont approvisionnés directement par les producteurs et ce, sans passer par aucun intermédiaire, c’est-à-dire, elles sont cédées en hors taxe », nous dira un vendeur approché au niveau d’un point de vente de jus Ramy, qui nous a communiqué les différents prix pratiqués. Ainsi, concernant les jus, comme la bouteille de 2 litres, elle est cédée à 150 DA.
Marchandises abondantes et diversifiées
Ce qui frappe de prime abord dans ce marché Rahma, c’est que les produits exposés sont tous nationaux, en plus de leurs abondance et diversification, les prix pratiqués sont abordables, bien que certains citoyens interrogés trouvent que les prix sont les mêmes que ceux pratiqués ailleurs comme ce sexagénaire qui déplore cet état de fait «j’ai fait un peu le tour de tous les points de vente, nous a-t-il dit, et j’ai trouvé que les prix sont presque les mêmes qu’ailleurs, puisque c’est le cas, je n’ai pas besoin à me déplacer jusqu’ici, pour ensuite transporter mes courses sur une distance de deux kilomètres », une autre personne nous dira «à l’exception des fruits et des viandes qui enregistrent une différence considérable par rapport aux autres marchés, les légumes frais et secs sont les mêmes qu’ailleurs ».
C’est le cas effectivement observé de visu, l’agneau est cédé à 1230 DA/kg, la viande de bœuf fraîche à 1200 DA/kg, le poulet à 280 DA/kg et l’escalope de dinde à 840 DA/kg, quant aux fruits proposés dans ce marché, la banane est cédée à 300 DA/kg, les dattes à 400 DA, les cerises à 250 DA/kg et les pêches à 100 DA/kg.
Concernant les prix des légumes, qui sont restés les mêmes qu’ailleurs, les haricots verts sont affichés à 120 DA/kg, le poivron à 90 DA, les carottes à 70 DA, la pomme de terre à 40 DA, la laitue à 50 DA, l’aubergine à 60 DA. S’agissant des légumes secs, les pois-chiches sont cédées à 270 DA/kg, les lentilles et les haricots blancs à 190 DA, quant au riz, ce féculent est cédé à 85 DA.
Quant au plateau d’œufs, il fait entre 250 et 270 DA, l’huile de soja est affichée à 5350 DA le bidon de 5 litres, 2250 DA celui de 2 litres et 1150 DA pour 1 litre. Quant aux pâtes alimentaires, dont les vendeurs sont présents en force, leurs prix sont restés les mêmes que dans les autres commerce d’alimentation générale, mais, en ce qui concerne la farine, elle est cédée à des prix très abordables, avec 135 DA le sachet de 5 kg, et entre 25 et 35 DA/kg.
Même chose pour les dérivés de lait, comme les yaourts de la marque Hodna, qui sont cédés à 10 DA, le lait caillé et le petit lait de la même marque, sont affichés à 80 DA le litre.
Satisfaction des citoyens
Il faut souligner que l’ambiance au sein de ce marché est très animée sous l’œil vigilant des agents de la police qui assurent la sécurité des lieux, et avec le grand nombre de citoyens qui s’y rendent, on observe à chaque point de vente des bousculades, des citoyens qui repartent avec les paniers bien remplis, exprimant leur satisfaction. A l’instar de ce père de famille rencontré tout près d’un point de vente d’œufs «les prix sont vraiment abordables, et les produits sont très diversifiés, et quant à moi je suis très satisfait, car, ça nous permet de dormir tranquille, sachant qu’il y aura une abondance des produits et à des prix raisonnables».
Une dame que nous avons accostée, nous exprimera son souhait toutefois que «ce genre de marchés soit installé durant toute l’année, pour nous permettre de souffler un peu, au moins en ce qui concerne la nourriture ».
Par ailleurs, une longue file s’est créée derrière un camion frigorifique qui venait d’arriver, transportant du lait en sachet, malgré qu’il y ait des points de ventes qui assurent la vente de cet aliment, les citoyens se sont bousculés pour en acheter quelques sachets. Approché, un citoyen qui observait les gens qui se bousculaient devant la portière arrière du camion, nous a expliqué que «vous voyez, c’est eux qui créent la panique et la pénurie, si chacun achète seulement ce qu’il va consommer, il y aura toujours abondance, mais, non, chacun veut prendre une grosse quantité et dans la majorité des cas, les produits seront gaspillés, ensuite, ils se plaignent de la pénurie, c’est dommage, on manque de culture et de civisme » déplore-t-il.