La Russie et la Turquie ont signé lundi un accord prévoyant la levée de sanctions russes toujours en vigueur contre Ankara depuis une grave crise diplomatique entre les deux pays, mais les tomates restent un point de désaccord.
L’accord a été paraphé par le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek et son homologue russe Arkady Dvorkovich à Istanbul en marge du sommet des chefs d’Etat de l’Organisation de la Coopération économique de la mer Noire, a précisé l’agence de presse progouvernementale Anadolu.
Le gouvernement russe a confirmé dans un communiqué qu’un document portant sur « la levée des restrictions commerciales bilatérales » avait été signé à Istanbul, en présence du Premier ministre russe Dmitri Medvedev et de son homologue turc Binali Yildirim.
Interrogé au sujet des marchandises concernées par la levée des sanctions, M. Medvedev a précisé qu’il s’agissait de « fruits et légumes à l’exception des tomates » selon les agences russes. Cette exception est due aux « investissements réalisés dans ce secteur et qui ne doivent pas disparaître », a-t-il expliqué.
M. Yildirim a affirmé que les sanctions restantes dans des secteurs comme la construction, ou le tourisme, seront levés d’ici la fin du mois.
L’interdiction russe sur les importations turques de produits frais, comme les pommes, les poires, les fraises et la volaille, prendront fin dans une semaine.
Mais il a confirmé que l’interdiction sur les tomates, un produit d’exportation clé pour les Turcs, reste en vigueur pour le moment. Avant l’embargo, la Turquie fournissait presque la moitié des tomates consommées en Russie.
Admettant que la tomate est devenue un « symbole », il a ajouté: « Concernant la tomate, il nous faut plus de temps. »
La Russie s’applique à promouvoir sa propre production de tomates dans sa volonté de diversifier son économie fondée sur les hydrocarbures et de développer son agriculture.
Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé le 3 mai, à l’occasion d’une visite de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la levée de pratiquement toutes les sanctions commerciales décidées après qu’Ankara eut abattu un avion militaire russe en 2015.
M. Poutine avait alors précisé que l’embargo russe sur les tomates turques restait pour le moment en vigueur, de même que les restrictions concernant les visas pour les ressortissants turcs. Il n’avait pas donné de calendrier pour la levée de ces sanctions.
Les relations turco-russes s’étaient fortement dégradées lorsque les Turcs avaient abattu un avion de combat russe au-dessus de la Syrie en novembre 2015.
Après cet incident, Moscou avait répliqué en imposant une série de sanctions, dont un embargo sur des produits alimentaires turcs, une interdiction des charters et la réintroduction de visas pour les touristes turcs se rendant en Russie.
Afp