Les services de la direction régionale des Douanes d’Oran ont enregistré 66 affaires liées à la fuite de capitaux, de devises et matières aurifères en 2016, a-t-on appris dimanche de Fawzi Mohamed Belkheir, formateur permanent à l’Ecole nationale des Douanes d’Oran et enseignant à la faculté des sciences commerciales et économiques de l’université de la capitale de l’Ouest algérien, rapporte l’Aps.
Animant une conférence sur « le mouvement des capitaux de et vers l’étranger », organisée par la direction du commerce en collaboration avec la Chambre du commerce et industrie de l’Oranie, M. Belkheir a indiqué que ces affaires ont été passibles d’amendes estimées à 7,95 milliards DA.
Il a souligné, à ce titre, une baisse du nombre d’affaires par rapport à 2015, année où il a été enregistré 104 affaires qui se sont soldées par des amendes de plus de 20 milliards DA et ce, suite au resserrement de l’étau sur les contrebandiers par les services des Douanes.
Abordant la problématique de change en Algérie, imputée à plusieurs raisons sociales et économiques, le conférencier a estimé qu’elle est due à la « prolifération du phénomène du marché noir de devises en Algérie dans les 30 dernières années, en raison de la hausse régulière des dépenses publiques, la dévaluation du dinar, le manque de bureaux de change et la forte demande sur les devises. »
« Le crime relatif au change est économique, et auquel il faut trouver des solutions économiques et non pas juridiques comme c’est le cas actuellement », (solutions) souvent « infructueuses », a-t-il relevé. Dans le même ordre d’idées, M. Belkheir a souligné que la disponibilité de bureaux de change n’est pas une solution, vu qu’il existe aujourd’hui 46 de ces bureaux agréés au niveau national et dont un « nombre réduit ne dépassant pas quatre fonctionnent bien. »
Pour le conférencier, la solution réside dans « la relance de l’économie et sa diversification ». M. Belkheir a fait remarquer, par ailleurs, que le monopole de l’Etat sur les devises par la Banque centrale, contraignant les citoyens de trouver une alternative dans le marché parallèle, « a pour finalité de préserver la souveraineté de l’Etat », soulignant qu’ouvrir un marché de devises en Algérie « rend difficile leur maîtrise et que l’Etat doit veiller sur la rationalisation des dépenses et la mise en place de normes et de critères. »