Jan Jenisch, le directeur général du suisse Sika, va reprendre les commandes du géant des matériaux de construction LafargeHolcim, a indiqué le groupe lundi, pour succéder à Eric Olsen qui avait annoncé sa démission pour apaiser les tensions autour du dossier sur la Syrie.
La nomination de Jan Jenish au poste de directeur général sera effective à compter du 16 octobre 2017, a précisé LafargeHolcim dans un communiqué.
Jan Jenisch, 50 ans, dirige le groupe suisse Sika, actif dans la chimie de spécialités pour les matériaux de construction, depuis janvier 2012.
« Jan Jenisch est un dirigeant très respecté pour sa capacité à générer d’excellents résultats de manière régulière », a déclaré Beat Hess, le président du conseil d’administration, cité dans le communiqué, ajoutant qu’il apporte avec lui « une connaissance approfondie du secteur des matériaux de construction ».
Sous sa direction, Sika s’est développé sur de nouveaux marchés, a vu sa capitalisation boursière tripler et est entré récemment au sein du SMI, l’indice de référence des grandes valeurs de la Bourse suisse, a mis en avant le groupe dans le communiqué.
Jenisch succèdera à Eric Olsen, qui avait annoncé fin avril son intention de quitter LafargeHolcim pour « contribuer à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie ».
Début mars, LafargeHolcim avait admis avoir « indirectement » financé en 2013 et 2014 des groupes armés en Syrie pour maintenir en activité sa cimenterie de Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d’Alep.
Le conseil d’administration de LafargeHolcim avait accepté la démission de M. Olsen tout en soulignant qu’il « n’était ni responsable ni pouvant être considéré comme informé des actes répréhensibles identifiés dans le cadre » d’une enquête interne.
Dans un communiqué séparé, Sika a de son côté annoncé lundi la nomination de Paul Schuler, son actuel directeur régional pour la zone Europe Moyen-Orient Afrique, pour succéder à M. Jenisch. Il prendra ses nouvelles fonctions le 1er juillet.
Né en 1955, ce citoyen suisse cumule 29 années de carrière au sein de Sika, où il occupe des fonctions dirigeantes depuis 2007.
Le groupe suisse est engagé depuis plus de deux ans dans un bras de fer avec le français Saint-Gobain, qui avait fait une offre aux héritiers du fondateur de la société à laquelle s’était fermement opposée la direction.
La famille détient 16,4% des actions mais 52,6% des droits de vote, ce qui permettrait d’en prendre le contrôle sans avoir à faire d’offre publique d’achat, ce qu’avait fortement contesté ses autres actionnaires.
Afp