Le bal des salons, des foires, des forums, et les symposiums, autour du développement de l’économie nationale, de la relance de l’appareil industriel et de production, et autour de la réussite de la transition économique et énergétique, n’a pas cessé depuis la chute des prix du pétrole.
Depuis trois années, ces manifestations et événements, rassemblant à chaque fois des centaines d’operateurs et d’acteurs économiques, comportaient tous des solutions et des mesures réfléchies pour d’une part, atténuer le choc externe, et d’autre part, revoir la gouvernance économique, et mettre sur rails, le nouveau modèle, basé essentiellement sur la sortie de la dépendance des revenus hydrocarbures, et sur la stratégie de rationalisation des dépenses.
A entendre les déclarations officielles et les chiffres annoncés, il ne subsiste l’ombre d’un doute que nous détenons les solutions pour tous les problèmes qui rongent sournoisement l’économie et la société algérienne, et que ce n’est qu’une affaire de temps et d’application pour qu’enfin nous en ressentions les bienfaits.
Ces derniers, étaient censés se traduire par la concrétisation de centaines de partenariats annoncés, dans les secteurs les plus stratégiques, donnant vie un tissu de plus de 2 millions de PME, par l’amélioration du climat des affaires, par l’émergence d’une jeunesse porteuse de millier de projets, par l’optimisation de la compétitivité et e la qualité de nos produits, et par l’ouverture efficiente sur les marchés internationaux.
Bien entendu, les grandes lignes de cette stratégie sont fixées et entamées, elles se matérialisent à travers de grands chantiers, de grands projets, à grandes répercussions économiques, tel que le projet du grand port du centre, des grands pôles industriels, l’industrie mécanique, l’agroalimentaire, le tourisme, et récemment annoncé par le premier ministre, le projet de réalisation d’une zone de libre échange avec les pays africains, à partir de Tamanrasset. Tout cela indexé à de grandes échéances, fixées pour les urgences à l’horizon 2019, et pour les accomplissements à l’horizon 2035.
Or, sur le terrain, la réalité est dure, et incompréhensible. Les entreprises souffrent affreusement d’un manque cruel de suivi et d’accompagnement, à même de mettre leurs projets en péril dés leurs naissance. Les lenteurs administratives, la bureaucratie et les passe droits, constituent dans l’impunité totale, le lit douillet de la corruption, faisant rempart à toutes améliorations du système, comme une volonté de maintenir l’anarchie et le chaos.
A cela s’ajoute, les autres fléaux découlant de cette situation. L’avidité du gain facile, la sacralisation de l’argent ont abouti à la spéculation, à l’escroquerie de grande échelle, aux pratiques véreuses, et à l’inconscience dangereuse.
Il est plus qu’aisé de se rendre compte, de l’existence du fossé qui sépare, le monde des déclarations, des mesures prises, des articles de lois, des promesses de développement et d’émergence économique, de celui de la pratique quotidienne.
L’alchimie qui devait s’opérer pour transformer des idées en solutions, et des propositions en programmes, en réalité n’a pas eu lieu. Le phénomène de la « chippa », de la « chkara » et du « benaamisme », continuent sans vergogne, de grossir les listes des clients de la bourse du square, et éclater les taux de chômage et de l’improductivité. Tant et si bien que tous les secteurs en sont touchés, notamment les plus névralgiques, tel que la santé et l’éducation. C’est ainsi qu’on retrouve des comportements et de situations inextricables. dont la seule victime est sans conteste le citoyen algérien.
Pour les observateurs, il est impensable d’espérer des résultats, tant que les grandes reformes ne sont pas effectuées. Ils estiment que sans la refonte du système bancaire, fiscal, douanier, et administratif, les leviers économiques lancés par les pouvoirs publics, n’arriveront pas à terme. Par ailleurs, l’émergence d’une économie numérique, accoudée à une révolution des mentalités, sont à leurs yeux, l’issue qui pourrait rétablir un ordre et un équilibre apte à générer une gouvernance saine.