Les prix sortie d’usine ont ralenti en Chine le mois dernier, relançant les craintes d’affaiblissement de la croissance du PIB dans la deuxième économie mondiale.
L’indice PPI des prix à la production, baromètre de la santé du secteur industriel et du renchérissement des matières premières, a augmenté de 6,4% seulement sur un an en avril, après une hausse de 7,6% le mois précédent, a annoncé mercredi le Bureau national des statistiques (BNS).
Cette hausse mensuelle, la huitième consécutive, est plus faible qu’anticipé: les économistes interrogés par l’agence Bloomberg misaient en moyenne sur une hausse de 6,7%. « Le fort rebond des prix à la production constaté depuis l’an dernier a perdu son élan », observait récemment Chang Liu, expert au centre Capital Economics à Londres. « Nous nous attendons à voir cet indice ralentir au cours des prochains mois de 2017 », a-t-il déclaré, selon l’agence Bloomberg.
Les prix à la consommation, principale jauge de l’inflation, ont en revanche accéléré en avril à +1,2% sur un an, après une hausse de 0,9% seulement en mars. Les prix ont pu être soutenus par deux jours fériés début avril, qui ont entraîné une augmentation des tarifs des transports et du tourisme, a souligné l’économiste du BNS, Sheng Guoqing.
Le ralentissement de l’indice PPI en avril fait suite à une série de statistiques décevantes pour l’économie chinoise, particulièrement sur le front du commerce extérieur et de la production manufacturière.
Alors que les autorités s’orientent vers un resserrement du crédit afin de réduire les risques d’éclatement d’une bulle spéculative, les prix à la production devraient poursuivre leur décélération, prévoit Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics. Les prix à la consommation devraient eux continué à se redresser légèrement, mais en restant sous la barre des 2%, ajoute-t-il.
Dans ce contexte, les experts s’accordent pour penser que le taux de croissance du PIB enregistré pour le premier trimestre, à 6,9%, ne sera pas tenu sur le reste de l’année. La croissance chinoise est tombée l’an dernier à 6,7%, son plus faible score depuis un quart de siècle.
Le ralentissement des prix à la production en Chine est largement lié au repli des cours des matières premières au niveau mondial, notamment en ce qui concerne le pétrole et les métaux. Les cours des matières premières sont tombés la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis cinq mois du fait du ralentissement de la demande mondiale, à mesure que s’estompe l’espoir d’une relance de l’économie américaine liée au programme du président Donald Trump.
La décélération des prix sortie d’usine en Chine éloigne à son tour la perspective d’une remontée des cours mondiaux, estiment les analystes.
Afp