La Banque africaine de développement (BAD) préconise de « gagner en compétitivité » en vue d’amorcer le renouveau économique en Afrique, une nécessité « urgente » pour répondre aux enjeux démographiques se traduisant par une demande d’emploi croissante sur le continent, a-t-elle indiqué dans son rapport bisannuel sur la compétitivité en Afrique, publié sur son site web.
« Sans mesures urgentes pour remédier à la stagnation de leurs niveaux de compétitivité, les économies africaines ne créeront pas assez d’emplois pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail », explique la BAD.
Selon ce rapport, si les politiques actuelles demeurent inchangées, moins de 25% seulement des 450 millions d’emplois nouveaux nécessaires d’ici les 20 prochaines années seront créés.
La capacité des économies de l’Afrique subsaharienne à générer assez d’emplois pour leur population jeune et croissante dépend du succès de la mise en œuvre de réformes urgentes pour stimuler la productivité.
Selon le rapport, qui paraît à un moment où la croissance de la plupart des économies de la région ralentit, malgré une décennie de croissance soutenue, « la compétitivité se définit comme l’ensemble des institutions, politiques et facteurs qui déterminent le niveau de productivité et, partant, la prospérité future d’un pays ».
La BAD préconise ainsi que la population de l’Afrique, jeune et dynamique, a le potentiel d’être le moteur du renouveau économique dans la région, soutenue par des réformes ciblées à long et à court terme dans les secteurs clés.
Ainsi, sur le long terme, il s’agira de renforcer les institutions, un prérequis pour favoriser une politique de mise en œuvre plus rapide et plus efficace, sachant que par le passé, l’échec de la mise en œuvre a souvent été attribué à la faiblesse des institutions.
Il s’agit aussi d’améliorer les infrastructures pour favoriser des niveaux plus élevés d’échanges et de croissance des activités, d’adopter plus largement les technologies et de développer les compétences requises pour rester compétitif dans un paysage économique mondial en constante et rapide évolution.
En ce qui concerne les efforts à déployer sur le court terme, la BAD préconise de donner la priorité aux réformes spécifiques à chacun des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, comme l’agroalimentaire, la construction et les micro-entreprises, et d’offrir un soutien ciblé aux régions et/ou aux populations vulnérables dans les pays les plus fragiles.
Des efforts prendront également, selon l’institution continentale, la forme de politiques d’ouverture commerciale pour favoriser l’intégration économique régionale.
Il s’agira, d’autre part, de développer les maillons des chaînes de valeur vers le secteur des industries extractives pour encourager la diversification dans les pays riches en ressources minières et augmenter la construction de logements grâce à l’investissement, à une meilleure planification urbaine et à moins de bureaucratie.