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Samsung dégage son meilleur bénéfice net depuis plus de trois ans

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Samsung Electronics a annoncé jeudi son plus important bénéfice net trimestriel depuis plus de trois ans, la très forte demande en puces ayant largement compensé les répercussions du monumental fiasco du Galaxy Note 7.

Le premier conglomérat sud-coréen émerge à peine d’une des pires séquences de son histoire. Il y a d’abord eu l’échec commercial du Galaxy Note 7, un appareil dont il a été contraint d’arrêter la production en octobre après une opération planétaire de rappel car certains exemplaires avaient pris feu. L’image de Samsung Electronics a par ailleurs été écornée par l’incarcération de son vice-président Lee Jae-Yong, l’héritier du groupe, et de plusieurs cadres actuellement jugés pour leur implication dans le retentissant scandale de corruption qui a précipité la destitution de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

Pourtant, le groupe sud-coréen a publié jeudi le deuxième bénéfice net trimestriel le plus élevé de son histoire, grâce à son activité de puces mémoire.

Sur les trois premiers mois de l’année, Samsung Electronics a réalisé un bénéfice net de en hausse de 46% sur un an à 7.680 milliards de wons (6,23 milliards d’euros), selon un communiqué. Le groupe n’avait pas engrangé un tel bénéfice depuis le troisième trimestre 2013. Le bénéfice opérationnel a bondi de 48% à 9.890 milliards de wons, là encore sa meilleure performance depuis le troisième trimestre 2013. Ses activités dans les semi-conducteurs ont généré à elles seules un bénéfice de 6.300 milliards de wons (5,58 milliards de dollars), un record.

Samsung Electronics, premier fabricant mondial de téléphones portables et de puces mémoire, vend ses puces à d’autres sociétés, dont son grand rival américain Apple. Sa branche dédiée à la téléphonie mobile a vu son bénéfice d’exploitation reculer de 47% à 2.070 milliards de wons contre 3.900 milliards un an auparavant. « Les résultats du premier trimestre ont été dopés par une performance solide de notre activité de composants grâce à des ventes fortes, et ce du fait de prix favorables pour ce qui est des puces mémoire et des écrans », explique le groupe dans le communiqué.

Samsung Electronics est le navire amiral d’un groupe qui pèse un cinquième du PIB sud-coréen. L’échec du Note 7, un modèle à mi-chemin entre le smartphone et la tablette, lui a coûté des milliards de dollars de bénéfices perdus.

Le rappel planétaire de cet appareil a par ailleurs eu un impact beaucoup plus difficile à chiffrer sur l’image de la marque Samsung.

Les photos de téléphones carbonisés qui avaient inondé les réseaux sociaux avaient ainsi représenté une humiliation suprême pour un groupe qui se targue d’être le champion de l’innovation et de la fiabilité. Le grand rival d’Apple a effectué la semaine dernière son premier grand lancement de produit avec la nouvelle série des Galaxy S8 qui a été très bien accueilli par les spécialistes, et par les clients.

Après l’annonce des résultats, le titre du groupe progressait dans la matinée de 2,8% à 2,2 millions de wons à la Bourse de Séoul.

Le scandale de corruption qui vaut à M. Lee de dormir derrière les barreaux a donné de nouveaux arguments à ceux qui dénoncent l’opacité dans laquelle est géré Samsung, à l’instar des autres conglomérats sud-coréens. La famille Lee ne détient que 5% du capital de Samsung mais elle contrôle le groupe via un écheveau complexe de participations croisées entre filiales.

Dans la foulée du rappel du Note 7, qui avait aussi mis à mal les processus de contrôle et de décision au sein d’un groupe très vertical, le fonds activiste américain Elliott Management, actionnaire minoritaire de Samsung, avait en octobre proposé de scinder le groupe afin d’y injecter de la transparence et promouvoir une meilleure gouvernance.

Mais Samsung Electronics, qui est contrôlé à 0,62% par Elliott, géré par le milliardaire Paul Singer, a formellement rejeté jeudi cette proposition, en citant des obstacles réglementaires et un risque pour son activité.

Afp

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