Le fondateur de Wikipedia Jimmy Wales a lancé Wikitribune, un projet qui pourrait redessiner le paysage médiatique et fonctionne selon les mêmes principes que la célèbre encyclopédie en ligne.
« Les informations ne fonctionnent plus et nous pouvons régler ce problème », a indiqué Wikitribune sur son site internet après que M. Wales eut annoncé lundi le lancement de cette initiative. L’objectif de Wikitribune est de proposer un « journalisme basé sur des faits ».
Wikitribune est destiné à endiguer l’épidémie de fausses informations circulant sur internet, grâce à un mode de fonctionnement participatif, en utilisant la communauté des journalistes et autres volontaires comme des vérificateurs d’informations.
Les fausses nouvelles qui se sont répandues sur la toile ont été un sérieux problème durant la campagne électorale américaine l’année passée, et les grands réseaux sociaux ont pris des initiatives pour tenter de remédier à ce problème.
« Wikitribune utilise des standards journalistiques professionnels et incorpore l’idée radicale tirée du monde de Wiki selon laquelle une communauté de volontaires peut, et va, protéger de manière fiable les articles, et va les améliorer », a poursuivi Wikitribune.
Le nouveau service sera gratuit et sans publicités, même si ses soutiens sont invités à verser 15 dollars pour soutenir le projet. Il va se reposer sur les contributions d’utilisateurs, à la manière de Wikipedia.
Jeff Jarvis, professeur de journalisme à la City University de New York et consultant sur ce projet, s’est dit « enthousiaste » à propos de Wikitribune: « Je vois le besoin d’innovation à travers de nouvelles formes d’informations », a-t-il indiqué sur un blog. « La communauté des contributeurs vérifiera les faits, aidera à faire en sorte que le langage est neutre et factuel, et sera au maximum transparent à propos des sources, postant des communiqués dans leur intégralité, des interviews vidéo et audio », a-t-il poursuivi. Outre un petit groupe de consultants, Wikitribune prévoit d’embaucher 10 journalistes.
Cependant, Laura Hazard Owen, directrice adjointe du Nieman Journalism Lab à l’Université de Harvard, attend de voir si ce système peut être efficace. « De bonnes choses peuvent arriver quand des gens travaillent pour essayer de résoudre un problème dans le journalisme », a-t-elle noté dans un blog.
« Mais en même temps, des enquêtes complètement basées sur un fonctionnement participatif peuvent ne pas bien se passer s’il n’y a pas de contrôles… Une enquête complètement à base de fonctionnement participatif sans personne pour la superviser ou payer n’ira probablement nulle part ».
Afp