Samsung a lancé vendredi en Corée du Sud son nouveau Galaxy S8, une étape capitale pour un groupe qui cherche à se refaire une image après le fiasco du Note 7 et l’incarcération de son vice-président.
Il s’agit du premier lancement d’importance du conglomérat sud-coréen depuis l’humiliant rappel planétaire du Galaxy Note 7, dont la production avait été arrêtée à l’automne en raison du risque d’explosion de cet appareil.
Samsung Electonics émerge à peine de l’une des pires séquences de son histoire puisque son vice-président Lee Jae-Yong, qui est par ailleurs l’héritier du groupe, et plusieurs de ses cadres sont actuellement jugés pour leur implication dans le retentissant scandale de corruption qui a précipité la destitution de l’ex-présidente Park Geun-Hye. Malgré tout, les bénéfices du premier fabricant mondial de smartphones n’ont jamais cessé d’augmenter.
Le Galaxy S8, qui avait été dévoilé fin mars à New York, a en outre été très bien accueilli par les spécialistes. En Corée du Sud, plus d’un million d’exemplaires du S8 et du S8+, qui est plus grand, ont déjà été commandés.
Vendredi en milieu de journée, le titre de Samsung Electronics progressait de 2,18% à 2,058 millions de wons. « La réaction des marchés au lancement de la série S8 est plutôt positive », a déclaré Lee Seung-Woo, de IBK Investment Securities. Il a estimé que le groupe sud-coréen pourrait battre le record du nombre d’exemplaires vendus qui avait été établi par la série S7 à 48,5 millions d’unités.
Les pré-commandes ont débuté cette semaine et le S8 sera également disponible en magasin vendredi aux Etats-Unis et au Canada. L’appareil sera lancé dans plus de 50 autres pays la semaine prochaine.
Samsung Electronics est le navire amiral du groupe Samsung qui pèse un cinquième du PIB sud-coréen. Et la série S8 est lancée à un moment délicat de l’histoire du géant. Le fiasco du Note 7, qui était une « phablette », un modèle à mi-chemin entre le smartphone et la tablette, a coûté des milliards de dollars de bénéfices perdus à Samsung.
Le rappel planétaire que le groupe a dû orchestrer a, par ailleurs, eu un impact beaucoup plus difficile à chiffrer sur l’image de la marque Samsung. Les images de téléphones carbonisés qui avaient inondé les réseaux sociaux avaient ainsi représenté une humiliation suprême pour un groupe qui se targue d’être le champion de l’innovation et de la fiabilité. Cet échec commercial, un cuisant revers dans la bataille sans merci face au grand rival américain Apple, avait également entraîné le report du lancement du S8.
En dévoilant le S8 et le S8+ à New York, Samsung avait affirmé que ces appareils signalaient l’aube d’une « nouvelle ère dans le design des smartphones ». Equipés d’écrans de 5,8 et 6,2 pouces, les deux smartphones intègrent le premier assistant virtuel de Samsung, qui se nomme Bixby, et qui aura fort à faire face à ses rivaux Siri (Apple), Alexa (Amazon), Assistant (Google) et Cortana (Microsoft), déjà solidement installés.
Outre l’assistant virtuel, l’une des principales nouveautés est l’absence d’un bouton sur la face avant, au contraire des modèles précédents du Galaxy ou de l’iPhone.
A l’instar du Pixel, le smartphone lancé par Google, la face avant est désormais entièrement lisse et l’écran plus grand proportionnellement à l’appareil lui-même qu’auparavant.
La forme arrondie des bords, la taille de l’écran, la légèreté et la finesse de l’appareil résistant à l’eau ont séduit les observateurs.
Samsung Electronics avait laissé –de peu– la première place mondiale à Apple sur le marché des smartphones au quatrième trimestre et doit aussi composer avec une concurrence de plus en plus féroce du chinois Huawei. Pour autant, le groupe table sur un bénéfice opérationnel en hausse de près de 50% au premier trimestre, à 9.900 milliards de wons (8,1 milliards d’euros), qui serait le deuxième meilleur bénéfice d’exploitation jamais publié par Samsung sur un trimestre.
AFP