L’expert dans le domaine de l’automobile réagit dans cet entretien, aux dernières déclarations du vice président de l’AC2A concernant l’implication des concessionnaires automobile dans la fabrication des pièces de rechanges.
Pour Mr Mohamed Yadaddene, l’implication des concessionnaires est une excellente chose pour contribuer à réguler le marché de la pièce de rechange mais également à développer une industrie d’intégration pour la production de matériel roulant. Il estime que la production de la pièce de rechange va théorique permettre de réduire les factures des importations mais également d’avoir des produits de qualités et non contrefaits.
Algérie-Eco : Les concessionnaires automobiles projettent de s’impliquer dans la fabrication de la pièce de rechange après l’annonce d’un cahier des charges qui sera présenté au gouvernement pour examen et adoption le 2 mai prochain. Qu’en pensez-vous?
Mohamed Yaddadene : Il était temps que cela arrive, une bonne nouvelle car l’industrie mécanique a besoin de tous ces investissements pour se développer et surtout pour arriver développer le taux d’intégration local dans la fabrication de véhicules. Il ne faut pas oublier que le cahier des charges exigeait des investissements directs ou indirects aux concessionnaires et pas spécialement le montage des véhicules. Par conte, le système de quotas et l’institution des licences d’importations a ont changé les axes et l’orientation pour les concessionnaires qui ses sont réorientés vers le montage, en effet les quotas alloués sont largement insuffisants pour les acteurs du marché.
La production de la pièce de rechange va théorique permettre de réduire les factures des importations mais également d’avoir des produits de qualités et non contrefaits.
Certains professionnels estiment que le marché de la pièce de rechange échappe complètement au contrôle de l’Etat. Etes-vous de cet avis?
Globalement oui il échappe par rapport à la nature et la qualité des produits, c’est un secteur qui a connu une grande évolution du nombre d’importateurs et du volume des importations. C’est un métier de professionnels mais c’est devenu un business accessible à tous ceux qui ont flairé les bonnes affaires par rapport au besoin du parc automobile local. D’où l’importance de ce marché.
On note que la part des importations de ces pièces réalisées par les concessionnaires a représenté à peine 200 millions de dollars, alors que le reste, objet en majeure partie de « contrefaçon » a été ramené « d’Asie » par des importateurs dont certains, s’adonnent à des pratiques de surfacturation. Quel commentaire faites-vous à ce sujet?
Vous savez en moyenne les importateurs programment au moins 10% du chiffres d’affaires de véhicules importés en pièces de rechange d’origine pour faire face à l’après-vente par contre les importateur de pièces de rechange ne se limitent pas à la pièce d’origine mais à ce qu’ils négocient sur certains marchés et c’est vrai que l’ASIE occupe une place importante tout en sachant particulièrement en Chine vous pouvez négocier la qualité selon votre choix et les prix ciblés comme le marché algérien est un marché où le client cherche des petits prix cela ouvre la voie à la spéculation et surtout l’apparition du phénomène de la contrefaçon qui a toujours prédominé au détriment des professionnels et surtout de la sécurité.
La pratique de la surfacturation est une maladie qui se fait souvent au détriment de la qualité et là j’espère que les barrières de contrôle seront efficaces à travers les services concernés.
Outre l’implication des concessionnaires dans la fabrication de la pièce de rechange quelles autres solutions faut-il adopter pour régulariser ce marché ?
L’implication des concessionnaires est une excellente chose pour contribuer à réguler le marché de la pièce de rechange mais également à développer une industrie d’intégration pour la production de matériels roulants.
La solution majeure, c’est de pouvoir encourager les professionnels de la pièce de rechange qui ont une grande expérience dans l’importation et la revente de la pièce afin de lutter contre la contrefaçon et surtout d’alimenter le secteur de la réparation automobile « aftermarket » en pièces de qualité donc il faut arriver à réglementer cette activité par un cahier des charges qui va pousser les investisseurs et acteurs du marché à s’orienter vers la fabrication de pièces de qualité.C’est tout le secteur industriel qui en bénéficiera.
N’oublions pas que c’est un métier de professionnels qu’il suffit d’organiser pour disposer de pièces de qualité à travers le marché national et de celui de l’exportation. Ce développement va générer la création de milliers d’emplois en Algérie.