Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué mercredi que la gestion des réserves de change du pays était « sécurisée », que toute fluctuation de devises n’avait aucun impact sur les fondamentaux de l’économie nationale et que le dinar algérien s’était stabilisé progressivement à partir de juin 2016.
« La gestion des réserves de change du pays est sécurisée et les fluctuations sur les devises n’ont aucun impact sur les fondamentaux de l’économie nationale », a soutenu le gouverneur de la Banque d’Algérie qui répondait aux préoccupations soulevées par les membres du Conseil de la nation lors d’une séance plénière dans laquelle il a présenté le rapport sur la situation économique et financière du pays.
Selon lui, le dinar algérien s’est stabilisé progressivement à partir de juin 2016, une situation favorisée par le recul de l’euro face au dollar, rapporte l’Aps.
Tout en relevant que la situation économique était « très critique », M. Loukal a rassuré que le pays avait transcendé la crise grâce aux orientations du président de la République Abdelaziz Bouteflika.
Revenant sur les mesures adoptées par le gouvernement notamment le paiement anticipé de la dette extérieure et la création du Fonds de régulation des recettes qui ont permis d’amortir le choc, le gouverneur de la Banque d’Algérie a soutenu que sans ces mesures, le pays n’aurait pas été en mesure d’honorer ses engagements extérieurs.
Les fluctuations des devises sur le marché mondial durant le premier semestre 2016 avaient été à l’origine d’une dépréciation du dinar, mais la monnaie nationale a repris face à l’euro avant qu’elle ne se stabilise à partir de juin 2016, a-t-il ajouté expliquant que la baisse des cours des matières premières d’une part et le recul de la valeur de l’euro face au dollar ont favorisé une reprise du dinar après les pertes essuyées au premier semestre 2016. Il a également relevé qu’avec 70% des recettes du pays provenant de la zone euro, et des revenus du pétrole, dont les prix sont en hausse, étant libellés en dollars, cette situation n’est que bénéfique, assurant que cette tendance a été maintenue au premier trimestre 2017.
Il a également considéré que le nouveau modèle économique basé sur la diversification des sources de richesses et articulé autour de secteurs stratégiques tels l’agriculture, le tourisme, les énergies renouvelables, l’industrie et d’autres secteurs productifs était de nature à préserver l’économie nationale des risques liés aux fluctuations des cours du pétrole.
Le système bancaire enregistre actuellement une dynamique d’expansion
Les liquidités bancaires sont passées par deux étapes: la première, est celle ayant précédé la baisse des prix de pétrole à partir de la deuxième moitié de l’année 2014, et la seconde est celle qui l’a suivie.
Dans la première étape, la hausse des prix de pétrole a eu un impact positif sur les liquidités bancaires et le niveau de financement de l’économie par les banques était de l’ordre de 26% (crédits). Mais avec le recul des cours des hydrocarbures sur les marchés mondiaux, un processus d’érosion des réserves de change s’est enclenché induisant une baisse du volume des liquidités au niveau des banques.
D’où, a-t-il étayé, le recours à des mesures pour l’approvisionnement des établissements bancaires dont le ‘‘marché ouvert’’ qui a constitué une réforme radicale pour garantir la pérennité du financement des banques.
Le marché ouvert, qui est de nature à renforcer la compétitivité du système financier, permet de développer les moyens de gestion de la politique monétaire du pays.
Le système bancaire enregistre actuellement une dynamique d’expansion avec 26 banques actives (6 publiques et 20 privées représentant des banques mondiales) et 10 établissements financiers de leasing, a-t-il fait valoir.
Ces établissements comptent quelque 1.500 agences, a-t-il indiqué précisant que la Banque d’Algérie exhortait les banques à intensifier leur présence pour couvrir tout le territoire national.