L’économie allemande devrait se montrer plus dynamique que prévu en 2017 et 2018, toujours portée par la consommation, tout en restant menacée par les incertitudes mondiales, particulièrement aux Etats-Unis, ont estimé mercredi les principaux instituts économiques allemands.
« Le produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 1,5%, puis de 1,8% l’année prochaine », a indiqué dans un communiqué Oliver Holtemöller de l’institut IWH.
Ces cinq instituts (Ifo, RWI, DWI, IWH, IfW), d’orientations politiques diverses, qui inspirent généralement les prévisions économiques du gouvernement, s’appuient sur un bon début d’année pour relever légèrement leurs prévisions, puisqu’ils tablaient jusqu’à présent sur une croissance de 1,4% en 2017 et de 1,6% en 2018, exactement comme le ministère allemand de l’Economie.
« L’économie allemande est déjà dans sa cinquième année de reprise modérée », soulignent les instituts à l’occasion de leur pronostic commun de printemps. L’Allemagne avait enregistré une croissance économique de 1,9% en 2016 et de 1,7% en 2015. La décélération de la croissance en 2017 par rapport à 2016 est expliquée uniquement par un nombre moins important de jours ouvrés cette année.
« Néanmoins, la dynamique conjoncturelle demeure faible par rapport aux précédentes périodes de reprise, étant donné que les dépenses de consommation, qui ne présentent pas de fortes fluctuations, ont été jusqu’à présent le principal moteur », pointent les économistes.
Il y a encore quelques années, les exportations étaient la principale source de progression de la première économie européenne. Mais le paradigme a depuis clairement changé, car si les exportations demeurent très élevées, les importations ont aussi fortement progressé et ce sont désormais la consommation des Allemands et les dépenses publiques qui tirent la croissance.
Si l’Allemagne peut donc compter sur ses forces internes pour croître, ainsi que sur la reprise de l’économie mondiale qui s’est dessinée sur le début de 2017, « les incertitudes sur le cadre de la politique économique restent importantes », relèvent les instituts.
Outre la difficulté de prédire les développements politiques en Europe, notamment la mise en oeuvre du Brexit, et leur impact économique, ils pointent du doigt la grande inconnue concernant la politique du nouveau président américain Donald Trump.
Lors d’une conférence de presse, Oliver Holtemöller a expliqué que d’un côté, la politique américaine pourrait encore affaiblir l’euro, ce qui renforcerait encore l’attractivité des exportations « made in Germany », mais d’un autre côté, une éventuelle politique protectionniste des Etats-Unis est « un risque » pour l’Allemagne
Afp