«Les obstacles qui freinent le développement de l’activité de sous-traitance en Algérie sont beaucoup plus liés à l’environnement de l’entreprise qui n’est pas adéquat pour pouvoir se développer sur le marché de la sous-traitance, la bureaucratie, le problème du foncier industriel surtout », c’est ce que nous a confié M. Laib Aziouz, Directeur Général de la bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat (BASP).
Expliquant qu’« En Algérie, une entreprise qui veut s’épanouir ou faire une extension de son activité, à du mal à trouver une assiette de terrain industriel », ajoutant que «comme on le sait, le tissu des entreprises algériennes est constitué principalement de TPE (Très petites entreprises) que de PME, qui ont des assiettes financières plus ou moins faibles, ce qui ne leurs permet pas l’accès facile aux crédits ».
Laib, a également fait savoir que « des difficultés existent avec les donneurs d’ordres (les grands groupes ou entreprises), certaines TPE, ont du mal à proposer ou à offrir leurs services, sachant que les donneurs d’ordres sont obligés d’exiger ou de les soumettre à des conditions drastiques en matière de qualité, car, ces derniers doivent passer par un appel d’offres national ou international et répondre au plus offrant qui va prendre le marché, ce qui laisse les TPE en position de faiblesse avec les donneurs d’ordres ».
Dans le même sillage, le responsable a estimé qu’«Il y a aussi le problème des importations toutes azimuts qui constituent un véritable obstacle, parce que, dès le départ, l’Etat a facilité aux entreprises, l’accès à l’importation au lieu d’essayer de trouver des capacités au niveau national et de les encourager en assurant les moyens et les outils nécessaires pour le développement des PME et TPE qui sont l’une des bases de toute économie, sachant qu’il y un savoir-faire local inestimable »
« C’est-à-dire, a-t-il poursuivi, qu’au lieu d’aller importer, il fallait tout d’abord connaître et prospecter ces entreprises nationales si elles sont potentiellement capables de réaliser des produits localement » en ajoutant qu’« il y aussi le manque d’informations, les entreprises ont du mal à avoir les informations de ce qui se produit ou se fabrique localement ».
Il a en outre, préconisé en guise de proposition que « même si on ne peut pas interdire les importations, on pourrait les réduire avec des normes par exemple, toutefois, avec le nouveau cahier des charges concernant l’importation des pièces de rechange, les importateurs pourront basculer en partie vers la production, ce qui va encourager la création d’entreprises, la création de richesse, et donner aussi l’importance à la production au niveau local, ce qui permettra de substituer et de réduire les produits importés».
Une approche de complémentarité entre grands groupes et TPE
Dans ce sens, M. Laib, a expliqué que «notre mission en tant que BASP qui est une association spécifique, est de développer la sous-traitance inter-entreprises, au niveau national et international, et essentiellement, de faire connaître les capacités et le savoir-faire des entreprises algériennes, notamment dans le secteur industriel, en matière de sous-traitance ».
La bourse algérienne de sous-traitance est partenaire de la chambre algérienne de commerce et d’industrie organisatrice du SANIST 2017, qui selon M. Laib est « un concept spécifique aux autres salons classiques, c’est-à-dire, les exposants dans ce salon inversé, sont exclusivement et uniquement des donneurs d’ordres (les groupes industriels ou grandes entreprises) qui viennent présenter leurs besoins à la recherche de partenaires, de futures fournisseurs, diversifier les fournisseurs en matière de sous-traitance, et les visiteurs sont les receveurs d’ordres, les prestataires, les fournisseurs et les sous-traitants potentiels qui viennent présenter leurs savoir-faire ».
Notre interlocuteur a conclu en indiquant que « l’objectif de ce salon, c’est favoriser surtout les relations donneurs d’ordres-sous-traitants, passer des commandes par des marchés entre donneurs et receveurs d’ordres. Le salon est par ailleurs réservé exclusivement aux nationaux, pour profiter, encourager et développer le partenariat national algéro-algérien en matière de sous-traitance, que ce soit public-public ou public-privé».