Annoncé pour fin mars de l’année en cours, l’appel d’offre national et international pour la production de 4025MW, semble se perdre dans les méandres de l’éternel report. On ne sait pas ce qui retarde l’opération considérée comme extrêmement importante sachant que le renouvelable, classé prioritaire est l’un des secteurs alternatifs aux énergies fossiles et que des opérations de séduction pour attirer les investisseurs étrangers américains comme européens ont été laborieusement engagées dans ce sens.
Pour rappel, le PDG de la compagnie de l’engineering de l’électricité et du gaz (CEEG), M. Mohamed Arkab avait déclaré à l’Aps que « le ministère de l’Energie va lancer l’appel d’offres relatif au méga-projet solaire photovoltaïque de 4.025 MW dès la fin du mois de mars ». Le mois de mars est passé et le mois en cours a déjà été entamé mais point d’appel d’offres.
Le ministre de l’énergie Nouredinne Bouterfa , quant à lui avait déclaré en début du mois de janvier 2017 que « le conseil du gouvernement a adopté un décret relatif aux conditions liées à l’appel d’offres qui sera lancé pour la réalisation de centrales solaires d’une capacité globale de 4025 MW ».
Et ce, en plus du fait, que ce projet est inclus dans un programme national de développement des énergies renouvelables, qui ambitionne d’atteindre les 22 000 MW à l’horizon 2030, ce qui représenterait 37% de la production globale en électricité.
A souligner que depuis cette annonce, les avis fusent et divergent à l’instar de Mourad Oudah, président de la Commission EnR et efficacité énergétique au sein du Forum des chefs d’entreprise qui s’exprimait sur les ondes de Radio M.
Ce dernier qui doute du projet tel qu’il a été élaboré, a soutenu qu’ « Il faudra réaliser 1000 MW par an si on veut atteindre les objectifs de 2030, mais on ne réussira pas si on n’intègre pas le privé », en ajoutant qu’ « une dizaine d’opérateurs économiques sont actuellement en train de préparer des projets dans ce domaine. Il faut que la réglementation en vigueur prévoit des tarifs d’achat garantis pour 20 ans pour les producteurs d’énergie renouvelable, mais seulement pour les installations en photovoltaïque et en éolien »
Pour les observateurs de la scène énergétique, l’interrogation porte essentiellement sur le respect des délais, comment réussir une transition énergétique hautement importante pour l’économie nationale, puisqu’elle représente l’issue après pétrole, quand les délais de lancement ne sont pas respectés, et risquent de retarder tout le programme ?
Ils considèrent que cette pratique du report prend de plus en plus de place dans l’exercice du pouvoir, et nuit profondément à la volonté de l’Etat, et à l’impératif de sortir de la dépendance aux hydrocarbures.