Rencontré au cours de la deuxième journée du salon national inversé de la sous-traitance «SANIST 2017», M. Daoudi Boudaoud, Directeur de production CMA (entreprise de construction de matériels agricoles), a estimé que « nous sommes toujours dépendants de l’industrie sidérurgique étrangère, car, actuellement nous ne disposons que de quelques moyens de production de matières premières comme les aciers doux et les produits de fente, ce qui freine l’émergence d’une industrie nationale bien intégrée et au plus haut niveau».
Ajoutant que « Pour être indépendant de l’importation de l’étranger, il faut que les unités qui sont en réalisation pour produire les aciers soient opérationnelles dans peu de temps comme ça on évitera d’importer la matière première aussi, parce que nos partenaires et fournisseurs étrangers dès qu’ils sachent qu’on est en train d’intégrer, on va payer le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire, ce qu’ils vont perdre en fourniture de pièces, ils vont nous le faire pays en matière première, et pour avoir cette autonomie sur ce plan-là, il faut que l’industrie sidérurgique monte au niveau souhaitable pour faire la rupture avec la matière première et de pièces importées de l’étranger ».
Daoudi, a par ailleurs, fait savoir que « l’Etat doit réguler via le ministère de l’industrie cette ouverture à l’industrialisation, sinon, tout le monde va se retrouver à faire la même chose, il faut qu’il y est une régulation pour que la production soit supérieure aux besoins du marché pour pouvoir exporter, pourquoi pas », estimant que « le secteur industriel est basé sur la technologie qui est un domaine difficile en comparaison à d’autres secteurs, donc il faut qu’il soit encouragé, et des mesures de facilitations soient prises dans ce sens, surtout concernant les impôts, pour au moins, le producteur arrive à amortir le coût de son investissement ».
Interrogé sur les raisons et les objectifs de leur présence à cette foire, notre interlocuteur a indiqué que «nous proposons dans cette foire, des produis que nous n’arrivons pas à produire dans nos ateliers, malgré qu’on dispose d’un équipement de 150 grandes machines, et une centaine de petites machines, il reste le matériel approprié à des spécifications techniques et technologiques qu’on arrive pas à produire chez nous tels que les ressorts, les matières plastiques et quelques pièces de fonderie, et dans ce sens, nous cherchons des sous-traitants qui peuvent nous fournir ce matériel», en précisant dans ce sens que « Cette foire nous a permis jusqu’à aujourd’hui d’être en contact avec une dizaine de prestataires qui souhaitent prendre des produits de chez-nous, faire l’identification de matière, de process de production, et nous proposer des prototypes dans un court délai. Je pense que sur les quinze entreprises qui nous ont fait cette proposition, si nous réussissons avec 4 ou 5 nous pourrons réussir à 90% de la production ».
Pour rappel, CMA, est créée en 1976, est une filiale relevant du groupe AGM (Algerian Group Machanics) située dans la wilaya de Sidi Bel-Abbes, en plus de l’entreprise mère, elle est actuellement scindée en deux annexes une à Hammam Bouhadjar et une autre à Mansour Brahim (Ain Témouchent), avec deux joint-ventures, une avec la finlandaise Sampo Rosenlew pour la production de moissonneuses-batteuses dernière génération, et une autre avec la portuguaise Galucho, pour la production et la commercialisation d’une nouvelle génération de matériels de travail de sol et de transport agraire.
Selon M Daoudi, « CMA satisfait les besoins du marché national durant quarante ans, en 2016 nous avons produit près de 37000 machines agricoles et nous avons réalisé avec les joint-ventures, un chiffre d’affaire de 8 milliards DA, et nous visons 15 milliards de Dinars de chiffre d’affaire à l’horizon 2018, et cela grâce, à la qualité de nos produits, les prix abordables contrairement au matériel importé, ainsi que la familiarisation des agriculteurs avec notre matériel».