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L’économie Algérienne parasitée par les « affairistes »

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« L’économie est l’art de bien administrer une maison, de gérer les biens  d’une personne, puis par extension d’un pays. Plus généralement, l’économie est une science  sociale qui étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses d’une société. Le principe général qui sous-tend l’économie, en particulier pour les ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. Elle consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un maximum de profits ».

Ces quelques phrases retrouvées dans un ancien livre résument bien le sens de ce « vocable » à l’origine de la déchéance de nations ou au contraire de l’émancipation de sociétés, grâce à une économie pérenne, basée sur des règles claires, du savoir-faire, une concurrence loyale, autrement dit une économie productive.

Le terme «économie» trouve son origine dans le mot grec signifiant «celui qui tient la maison». Les similitudes entre économie et ménage sont nombreuses. Gérer un ménage, c’est répartir les travaux domestiques, prendre des décisions sur les dépenses à faire, effectuer des choix.

Dans la vie économique, du moins dans les pays développés ou sur la voie de l’être,  les pouvoirs publics ne sont pas des acteurs comme les autres: ils peuvent exercer une influence prépondérante sur l’économie par leurs réglementations et par leurs opérations. Ce sont eux qui fixent les règles du jeu, par exemple par le droit des contrats, le droit des sociétés et les règles de concurrence.

Les pouvoirs publics jouent aussi un rôle économique par le biais de leurs opérations: ils complètent le marché en fournissant des services publics, par exemple en matière d’infrastructures, d’enseignement et de soins de santé. Les pouvoirs publics opèrent également des redistributions de revenus (fiscalité, sécurité sociale..etc).

Tout cela ne peut exister sans avoir au préalable mis en place un « modèle économique ». Chaque pays doit avoir son propre modèle. Copier les modèles des autres pays, même réussis, reviendrait à faire du « sur place ». L’exemple de l’Afrique et de certains pays d’Amérique latine est à sujet très instructeur. En dépit de leur « indépendance politique », ces pays, y compris l’Algérie, n’ont pas encore de modèle économique ou d’économie tout court.           

Quelle que soit l’approche suivie, la méthode scientifique exige que chaque modèle produise des conclusions précises et vérifiables sur les phénomènes économiques observés.

L’évaluation formelle du modèle consiste à tester ses principales conclusions et à évaluer sa capacité de reproduire des faits stylisés. Les économistes utilisent de nombreux outils pour tester leurs modèles, notamment des études de cas, des études fondées sur des expériences en laboratoire et des statistiques. Cela dit, le caractère aléatoire des données économiques pose souvent problème.

Les économistes doivent donc être précis quand ils disent qu’un modèle «explique bien» quelque chose. Cela signifie que les erreurs sont imprévisibles et négligeables (zéro) en moyenne. Si deux modèles ou plus satisfont cette condition, les économistes se fondent sur la volatilité des erreurs de prévision pour les départager, en choisissant celui où elle est moindre. Des erreurs de prévision systématiques sont le signe objectif qu’un modèle empirique doit être révisé. Des erreurs systématiques impliquent qu’une équation au moins du modèle est incorrecte. La compréhension de ces erreurs est un aspect important de l’évaluation régulière des modèles par les économistes.

Pour le cas de l’Algérie qui est tournée pourtant résolument vers le futur, son économie reste tributaire des énergies fossiles qui s’estampent graduellement au fil des années. A chaque fois que le prix du baril de pétrole dégringole sur les marchés mondiaux la crise pointe à l’horizon. Pourtant le pays s’est engagé  sur la voie du développement et de la diversification économique.

Après les événements d’octobre 88, le gouvernement Hamrouche et l’Algérie  ont engagé un processus de réformes économiques que l’on désignera plus tard comme une « transition à l’économie de marché ». Après les émeutes d’octobre 1988, l’avènement en 1989 du gouvernement « réformateur » est alors le point de départ de la mise en œuvre d’un projet global de réformes économiques appuyées par un processus d’ouverture politique.

L’élaboration de ce programme, qui vise explicitement à rétablir les lois du marché dans le fonctionnement de l’économie et en particulier à restaurer la contrainte financière sur les banques et les entreprises publiques, avait commencé dès 1986, mais les conditions politiques de sa mise en œuvre n’apparaissent qu’en 1989, à un moment où la situation économique et sociale était devenue très défavorable.

Il faut dire qu’avec le temps cette contrainte, évitée et contournée par les principaux agents économiques (en dehors des ménages et du secteur privé), s’était reportée sur les paiements extérieurs sur lesquels elle pesait presque exclusivement.

Devenue l’une des principales préoccupations du gouvernement à la fin des années 1990, la dette extérieure n’était pourtant pas la seule raison qui a poussé les décideurs à engager des réformes. En réalité, c’est tout le fonctionnement de l’économie qu’il s’agit de  revoir. Les réformateurs, qui attribuent les dysfonctionnements à des distorsions dans l’allocation des ressources et à la segmentation de l’économie entre secteur public et secteur privé, n’ont pour autant nullement l’intention de démanteler le secteur public.

Élaboré dans le contexte d’une économie où domine le secteur public, largement dépendante de l’exportation d’hydrocarbures, où l’État contrôle le commerce extérieur et les flux financiers avec l’étranger, où la monnaie est inconvertible, le projet se donne pour priorité l’assainissement de la gestion des entreprises publiques, afin de les rendre performantes et compétitives sur le marché national, régional et international.

L’avènement du président Bouteflika en 1999 a donné un coup de starter à de nouvelles réformes structurelles. De nombreux « économistes » avaient salué ces « réformes » d’autant plus qu’elles étaient accompagnées de plans de développement dont le premier (2001)  était doté d’une enveloppe financière de 5 milliards de dollars.

Mais la controverse sur le mode de régulation de l’économie s’installe, comme dans les années 1970 entre deux courants – « industrialiste » et «financier » – qui vont présenter une certaine permanence dans les débats qui accompagnent l’expérience économique de l’Algérie indépendante : les premiers mettent la priorité sur l’investissement industriel et le transfert de technologie pour accélérer le développement et négligent les autres dimensions, notamment les contraintes monétaires et financières, mais aussi les règles et le droit.

S’appuyant largement sur l’intervention de l’État, il a le vent en poupe lorsque les revenus des hydrocarbures sont élevés et que la contrainte financière externe et interne est lâche. L’autre tendance met l’accent sur la nécessité de respecter les équilibres financiers internes et externes, tant au niveau macro que micro économique, et, de manière générale, les règles de fonctionnement de l’économie. Sans aller jusqu’à remettre en cause la prédominance des objectifs et orientations du plan, les seconds plaidaient pour introduire dans les entreprises le critère de la rationalité financière. Mais les mesures limitées qu’ils réussirent à faire passer se heurtèrent dans leur application au fonctionnement administré de l’économie et à l’allocation centralisée des ressources.

Aujourd’hui, comme au début de l’indépendance, l’Algérie cherche un modèle économique. En dépit de toutes les réformes engagées et des ressources dont dispose le pays, nous sommes revenus au point de départ. Les « affairistes » de tout bord, sous couvert du socialisme, continuent de profiter des « failles institutionnelles » pour prendre l’argent public afin de l’investir dans de chimères entreprises qui existeront le temps de se remplir les poches.

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