Réduire l’énergie mondiale issue de la réfrigération de 30 à 10%, faire baisser la consommation propre au réfrigérateur de 97%, et alléger la facture d’investissement de Sonelgaz dans l’approvisionnement en énergie électrique, qu’elle peine déjà à satisfaire.
Tels sont les avantages de la « porte spéciale pour réfrigération pour bouteille d’eau », invention de Mr Meddour Abdallah, présentée lors du Jambrico, qui se tient du 21 au 26 mars, à la Safex (Palais des Expositions).
« En outre, tient à indiquer le chercheur inventeur venu de Annaba, elle ne coûte que 2% du prix global du réfrigérateur. ».
Expliquant son invention brevetée par l’Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi), Meddour nous dira que « quand on ouvre le réfrigérateur, l’air froid en sort et l’air chaud y pénètre, comme à la montgolfière, provoquant un fonctionnement à pertes du moteur et faisant subir un choc thermique aux aliments, synonyme de leur pourrissement. », ajoutant : « en été, on fait ce geste 40 à 50 fois par jour, si ce n’est plus, car on consomme beaucoup d’eau et de boissons pour se rafraichir, avec la double peine de sortir celles-ci et de les remettre à leur place ».
« C’est pour y remédier à cette situation, poursuit-il, fatigante pour l’être humain et consommatrice d’énergie, dans une conjoncture où on parle d’économie de l’énergie et de dégradation de la couche d’ozone, que j’ai décidé de mettre au point cette innovation, qui a emporté l’adhésion des responsables de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem) de Tizi Ouzou ».
Dans une correspondance datée du 01/12/2009, on y lit « l’idée a eu un effet très positif chez les différents techniciens qui ont assisté à votre exposition en nos bureaux à Tizi Ouzou. Une réunion de travail sera programmée ultérieurement à Zéralda».
Mr Meddour a tenu également à mettre en relief le fait que « mon invention est également très utile aux personnes aux besoins spécifiques, car leur permettant d’avoir la porte à leur portée contrairement à celle actuellement en vigueur, se trouvant souvent à une hauteur inaccessible ».
« Dans un souci de répondre aux spécificités régionales, j’ai conçu un réfrigérateur de couleur bleu du Djurdjura et un autre de couleur sablonneux des oasis de notre Sud. », a-t-il ajouté. En concluant : « ce qui est déplorable est que l’Algérie a les moyens pour réaliser ses propres frigos, au lieu d’attendre que le Canada en réalise la grande partie pour le monde du Sud. Un pays froid qui conçoit du matériel réfrigérant pour des pays chauds ! Un paradoxe ».
Cinquante ans d’invention
A signaler que depuis 1966, date de sa première invention, coïncidant avec la création de l’Inapi, à savoir, « le premier mitigeur mélangeur d’eau chaude et froide au monde, alors que je travaillais à la Société bônoise sidérurgique (Sbs, la future Sns), qui m’a été volé par des étrangers, mes collègues de travail, probablement lors d’un déjeuner, où je déballais, indifféremment, la recette de mon innovation que je n’ai pas pris soin de breveter auparavant », à ce jour, Mr Meddour a mis au point une cinquantaine d’inventions en outre d’une centaine en gestation.
Un moteur magnétique, une charnière anti-courant d’air et graissage à vie, un système d’irrigation en plein désert, le charriot de la ménagère, sont autant de coups de génie, qui n’ont pas toutes été brevetés, car à une certaine époque, « les brevets étaient délivrés sous la formule SGDG (sans garantie du gouvernement), selon l’ordonnance N°66-54 du 3 mars 1966 régissant les titres d’invention »explique-t-il.
Exploiter les ressources du désert
« Comment récupérer de l’eau en plein désert », est la prochaine invention à laquelle s’attelle notre sexagénaire. « Pour cela, argumente-t-il, je récupère la rosée de la nuit qui, mise dans des citernes, deviendra eau dés le matin. Ensuite j’y ajoute des algo-aliments, injectés directement à partir des racines des arbres. L’eau est, donc, conservée, et prête pour l’arrosage ». En outre, tient à révéler « on peut aussi ériger des cannes à sucre comme paravent dans les oasis. Elles peuvent aussi servir d’aliments aux bétails, et desquelles on peut en extraire le gaz du méthane à partir de la mélasse ».
Desservir le Maghreb par aéroglisseur à base de pétrole
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, l’inventeur a proposé « la réalisation d’un aéroglisseur, un appareil futuriste, qui, à l’aide de turbos conçus pour cela, fonctionnerait à base de pétrole. Il peut survoler notre Sahara, de la Libye au Maroc, en passant par la Tunisie et l’Algérie, en s’approvisionnant des puits du pétrole, avec une escale au niveau de ces quatre pays. Le pétrole existe, l’idée est là, il ne reste que de la mettre à exécution, en concertation avec les autres chercheurs ».
Regrets
Enfin, après une si longue expérience en « inventions non exploitées par le secteur industriel et non considérées par les officiels, et ce, en dépit de la satisfaction qu’ils manifestaient à leur égard. », pour reprendre ses propres termes, Mr Abdallah Meddour a, également, déploré que « je ne m’attends nullement à une récompense personnelle pour ce que j’ai fait pour mon pays, mais seulement qu’on daigne faire profiter les générations futures de mes brevets. », en concluant qu’« une société en Turquie a planté trois arbres portant mon nom, en signe de reconnaissance des premiers téléviseurs (la gamme des CT2, CT3) à télécommande que j’ai mis au point à leur profit ».