En marge d’un colloque intitulé « la propreté de notre environnement, un préalable pour le développement économique », organisé par l’association scientifique et écologique « Arc-en-Ciel » du village Ait Frah, commune de Larbaa Nait Irathen, à la maison de la culture Mouloud Maameri de Tizi-Ouou, M. Asselah, président de ladite association a donné une conférence où il a mis en exergue le commerce responsable et équitable.
Ce dernier a été défini comme étant « un système d’échanges dont l’objectif est de parvenir à une plus grande égalité dans le commerce conventionnel. La démarche consiste à utiliser le commerce comme un levier de développement et de réduction des inégalités, en veillant à la juste rétribution des producteurs. À cette perspective économique s’ajoutent des préoccupations éthiques, sociales et environnementales qui ne font pas toujours l’unanimité, ne nécessitant pas l’intermédiaire des États et la modification des législations nationales» a expliqué l’intervenant.
Selon M. Asselah, « ce commerce vise essentiellement à mettre le paysan au centre du développement durable, parce que c’est lui qui exploite les ressources existantes et produit, donc, il faut se rapprocher de lui pour l’écouter et le sensibiliser, tout en lui venant en aide, en mettant des systèmes pour lui assurer l’écoulement et la commercialisation de sa production », ajoutant qu’« il faut savoir que le paysan n’est pas au courant que, pour commercialiser son produit surtout à l’étranger, il faut que ce dernier doit passer par un laboratoire de qualité, pour être accrédité et labélisé »
En poursuivant que « c’est dans cette optique que s’inscrit le commerce responsable et équitable, apparu dans les années 1970 aux USA, et qui est nouveau chez nous, qui vise à faire des échanges commerciaux entre le nord (Occident) et le Sud (Tiers-monde), qui vise les paysans en général (agriculteurs, artisans), qui veulent vivre dignement de leur production ».
L’Afrique à la traine
Par ailleurs, M, Asselah, a relevé qu’« au niveau africain, ce concept est à la traîne », estimant qu’«il faut sortir des sentiers battus, et interpellant tous les acteurs concernés, de la nécessité d’aller vers les paysans, si on veut vraiment réussir dans la stratégie de développement durable, et ainsi enclencher un développement local. Car, en aidant et en encourageant ces paysans à continuer de produire, on permettra, leur sédentarisation, le développement de leurs activités, la création de richesse et d’emploi, l’avènement d’un tourisme solidaire et la protection de l’environnement, qui sont les piliers du développement durable ».
Toutefois, le conférencier a indiqué que « pour permettre cela, il faut s’inspirer des précurseurs dans ce domaine, à l’instar de la France , le seul pays à disposer d’une loi régissant ce commerce, et l’installation des fédérations de commerce équitable, pour se rapprocher des paysans, les écouter, les sensibiliser, les conseiller et les accompagner jusqu’à la labélisation de leurs produits, et permettre l’écoulement et la commercialisation avec des prix justes, et selon le même responsable, en France, il y a même des magasins spécialisés dans le commerce des produits issus des paysans dans le cadre de ce commerce équitable ».
En guise de solution, M. Asselah, a préconisé « la création de coopératives spécialisées pour chaque produit du terroir, comme l’huile d’olive, le miel, l’artisanat…etc), qui viendraient en aide aux paysans qui n’arrivent pas à écouler toute leur production, en leur achetant le stock , ce qui leur permettrait de gagner de l’argent et continuer de produire, et les coopératives écouleront la production lentement, une sorte de garantie pour les paysans ».