Il faut donner plus de confiance aux opérateurs économiques en général et aux exportateurs en particulier pour encourager la production nationale et les exportations hors hydrocarbures ; c’est-à-dire les pousser à aller vers l’international pour inscrire l’économie nationale dans la mondialisation, selon Ali Bey Nasri, président de l’association nationale des exportateurs algériens ( ANEXAL ).
« Il n’est plus question aujourd’hui pour les entreprises de rester statiques, de rester en Algérie pour pouvoir exporter. Elles doivent aller à l’international et s’installer à l’étranger pour conquérir des nouvelles parts de marché international. Et la banque d’Algérie doit comprendre cette exigence et autoriser les entreprises qui ont des capacités d’exportations de s’installer à l’étranger. C’est une nécessité absolue ; si on veut vraiment développer les exportations.
C’est incontournable comme décision salutaire pour la promotion de notre commerce extérieur » affirme hier le président de l’ANEXAL sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. Il n’a pas manqué de mettre en valeur l’engouement des jeunes pour l’acte d’exportation et dont il a rencontré récemment, dit-il, une vingtaine d’entre eux au Niger en marge de la tenue de haute commission mixte algero nigérienne sous la présidence du premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Il a souligné la remarque d’un opérateur économique nigérien qui s’intéresse aux produits algériens « vous êtes absents ici au Niger m’avait-il dit » a-t-il ajouté. Ali Bey Nasri n’a pas manqué de faire part d’autres fondamentaux allant dans le sens de la promotion de la diversification de l’économie nationale.
« Nous avons besoins d’un outil de pilotage concernant notre commerce extérieur. Je pense qu’il est impératif pour notre pays d’avoir un tel mécanisme qui pourrait être un ministère, ministère délégué, un secrétariat d’Etat ou un comité pour avoir une idée précise, plus de visibilité sur notre commerce extérieur afin de se redéployer. L’augmentation de la valeur ajoutée doit nous ramener vers la réduction des importations» souligne encore M Nasri qui met l’accent sur l’ampleur des importations dans le secteur de la téléphonie mobile notamment.
« Nous importons annuellement plus d’un double de la moyenne régionale ; soit plus de 1, 2 milliards de dollars par an » indique-t-il, mettant en exergue l’importance des importations dans certains secteurs. Il cite la facture du médicament estimée à 1,5 milliards de dollars par an en 2016 ; alors que celle de la sidérurgie est de l’ordre de 5 milliards de dollars par an. Le sucre est importé pour 900 millions de dollars, 800 millions de dollars pour le lait en poudre et 300 millions de dollars pour le café durant la même année 2016, selon Ali Bey Nasri qui met en évidence l’urgence de lever les commandes pour développer des investissements et réduire les importations massives.