Les prix du pétrole pointent à nouveau le nez vers le bas, en confirmant les prévisions faites au sujet du regain de la production de pétrole de schiste américain après l’accord de l’Opep auquel les USA n’a pas pris part.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 51,17 dollars sur l’Inter Continental Exchange (ICE) de Londres, est en recul de 20 cents par rapport à la clôture de vendredi. Tandis que le New York Mercantile Exchange (Nymex), la référence américaine, le light sweet crude (WTI) pour le contrat d’avril cédait pour sa part 27 cents, pour s’établir à 48,22 dollars le baril, mercredi dernier.
Un scenario que beaucoup d’experts ont annoncé. La production de pétrole de schiste américain, n’est plus une menace, c’est devenu une réalité qui impose sa loi sur le terrain actuellement. Et pour cause, elle atteint 9,1 millions de baril/jour, pour plus de 600 puits de forages.
C’est dire avec quelle facilité les efforts de l’accord de stabilisation de l’OPEP, appliqué depuis janvier, ont été sapés.
Pour l’expert en économie d’énergie, Kamel Ait Cherif, « il s’agit d’arriver à un consensus OPEP/non OPEP plus approfondi. Pour consolider cet accord, il faut aller vers l’adhésion des Etats Unis d’Amérique à ce consensus, car l’accord ne comprends pas beaucoup de pays producteurs hors OPEP ».
Avant d’ajouter « déjà au début de la crise, l’offre excédentaire émanait de l’Arabie Saoudite, et des USA, où on a vu le marché pétrolier inondé par le pétrole de schiste américain. C’est à ce moment qu’il fallait négocier avec les USA. Par ailleurs, c’est l’élection de Donald Trump à la présidence qui a bouleversé la donne du marché, rendant plus compliqué de régler cette équation énergétique. Ceci étant, cela demeure une tâche très difficile, mais il n’est pas impossible de trouver un terrain d’entente ».
En soulignant que les USA s’entêtent à maintenir cette surproduction de pétrole de schiste et sans son implication nous courons vers un autre choc pétrolier avant 2020, car les prix vont chuter encore de plus belle. Il est donc urgent d’agir maintenant pour éviter cela. Dans ce cas, il est impératif que les producteurs OPEP et non OPEP se réunissent à nouveau avec la présence de l’AIE (agence internationale de l’énergie), qui représente les consommateurs, avec la condition incontournable d’y faire participer les USA. Car il faut savoir qu’un nouveau choc pétrolier ne profiterait à personne, à moyen terme, c’est l’économie mondiale qui en pâtirait ».
