Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) en Algérie, Jean François Dauphin, a salué dimanche à Alger « une vraie volonté » du pays à s’engager dans la voie des réformes économiques.
« Je crois qu’il y a une vraie volonté aujourd’hui de s’engager dans la voie de ces réformes (économiques) pour permettre une croissance pérenne, qui soit la plus inclusive possible et qui permettra de donner du travail aux jeunes sans que cela ne soit soumis aux aléas de la conjoncture pétrolière », a-t-il déclaré à la presse à l’issue d’une audience avec le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi.
Il s’agit cependant d’un « chantier sur le long terme car l’économie ne se transforme pas du jour au lendemain », a souligné M. Dauphin qui conduit une mission de FMI en Algérie dans le cadre des consultations annuelles du Fonds sur l’économie algérienne.
Il a notamment salué la « résistance » du marché de l’emploi en Algérie aux effets de la chute des cours du pétrole enregistrée dès 2014.
« Jusqu’à présent le marché de l’emploi en Algérie a plutôt bien résisté au contre-choc pétrolier. On a vu une légère baisse du chômage qui reste à des niveaux relativement proches de ce qu’ils étaient il y a un ou deux ans », a-t-il constaté.
Néanmoins « il faut être vigilant: le taux de chômage des jeunes est très élevé et donc toute la question est de savoir comment dynamiser l’économie, comment faire en sorte que l’économie se tourne vers des secteurs indépendants de la commande publique et du secteur des hydrocarbures afin d’avoir une source de création d’emploi indépendante des fluctuations du prix et de la production de pétrole », a recommandé M. Dauphin.
Selon l’Office national des statistiques (ONS), le taux de chômage en Algérie avait atteint 10,5% en septembre 2016 . Interrogé sur les axes évoqués lors de l’audience, il a précisé que la mission a abordé avec M. El Ghazi et les cadres de son ministère l’évolution de l’économie algérienne et du marché de l’emploi.
« Nous avons eu des discussions très enrichissantes et passionnantes. La question principale que nous avons débattue c’est de savoir comment deux ans après le contre-choc pétrolier l’économie algérienne continue à s’adapter à des prix de pétrole qui sont durablement plus bas », a-t-il déclaré.
« Nous avons discuté des conséquences de cette situation sur le marché de l’emploi et des politiques mises en œuvre par le ministère pour essayer à la fois d’accompagner la diversification de l’économie et la réduction de la dépendance aux hydrocarbures et de s’assurer un marché de l’emploi dynamique qui permette de créer des emplois de manière pérenne indépendamment de la conjoncture des prix du pétrole », a-t-il soutenu.
Le FMI avait maintenu en janvier dernier ses prévisions de croissance pour l’Algérie à 3,6% en 2016 et à 2,9% en 2017, en anticipant une reprise à partir de 2021 à 3,4%.
Le Fonds a gardé ses prévisions pour l’inflation en Algérie inchangées en 2016 à 5,9% contre 4,4% en 2015 et prévoit un taux de 4,8% en 2017.
Le solde du compte courant a représenté -15,1% du Pib en 2016 et devrait baisser à -13,7% du Pib en 2017 et maintenir la même tendance baissière jusqu’à 2021 à -6,3% du Pib.
Le Fonds avait souligné que l’Algérie avait figuré parmi les pays émergents et en développement qui ont « réussi à maintenir une position nette extérieure positive grâce à son très faible endettement extérieur ».