« Sur des échantillons de miel commercialisé, nous avons découvert des antibiotiques (chloramphénicol), de l’hydroxyméthylfurfural (Hmf) où ce qu’on appelle le témoin du vieillissement du miel qui ne doit dépasser les 40 milligrammes par kilogramme de miel frais, selon les normes ».
C’est ce que nous a révélé Mr Touati Lounis, ingénieur de recherche au Plateau technique de Béjaïa (Ptapc) relevant du Centre de recherches scientifiques et technologiques des analyses physico-chimiques (Crapc) de Bou-Ismail, dans la wilaya de Tipaza.
Notre interlocuteur a souligné que « malgré l’absence, à ce jour, d’une législation plus pertinente dans le domaine apicole, celui-ci est soumis au Codex Alimentarus, ce qui fait, par exemple, que 80% du miel cédé sur nos routes est trafiqué », en précisant que « notre miel souvent subit l’utilisation irrationnelle des pesticides, mais pas trop, tant que la culture intensive apicole ne soit pas aussi prégnante».
Ajoutant, « d’où l’impératif d’un laboratoire national d’analyses, qui effectuera notamment les analyses fines (pour détecter les sucres, les pesticides, les antibiotiques), ainsi que celles relatives à l’origine pollinique du miel, qui, elle, permet de trouver l’origine florale du miel ».
Le chercheur estime que dans le domaine de l’analyse des miels, l’Algérie accuse un retard considérable, ce qui a eu entre autres effets, un manque de confiance chez le consommateur, aggravée par une prolifération de marques, et, surtout, une importation tous azimuts de miel, notamment de Chine.
Mr Touati a, dans ce cadre, tenu à mettre en relief « le rôle que peut jouer dans ce domaine le Crapc, la disponibilité de matériels adéquats à la tâche d’analyses, notamment 4 chromatographes en phase liquide(Hplc), 2 appareils de spectrophotométrie d’absorption atomique (Saa) destinées à la détection de métaux lourds)» en faisant également savoir que « les recherches scientifiques demeurent disponibles mais désarticulées».
« D’où, tient-il à indiquer, le lancement d’une formation, qui devait standardiser les recherches, via l’élaboration d’un Atlas pollinique algérien, mais aussi préparer le terrain aux chercheurs pour la mission de certification des miels analysés ultérieurement ».
Notre interlocuteur a aussi rappelé que « ce n’est pas la première du genre. En 2015 déjà, un cycle dédié à l’analyse physico-chimique des produits (le pollen, le propolis…) a touché 16 personnes du Crapcs, des Ptapc de Béjaia, Tizi Ouzou et Boumerdes. Ensuite, il y a eu une formation en Jordanie, laboratoire spécialisé en validation des miels importés en Jordanie), et dont ont bénéficié deux personnes, votre serviteur et ma collègue Mahdi Yasmine.
Ce cycle a été clôturé en Italie, sous le thème « comment détecter les sucres additifs dans le miel ?, et qu’a organisé la Fédération des apiculteurs de la Méditerranée (FedApimed), ayant ciblé les chercheurs du Crapc, de l’Institut technique des élevages (Itelv), en plus de deux tunisiens, deux marocaines, un palestinien et une libanaise ».