AccueilActualitéInternationalHigh-tech: les ambitions de Pékin face aux inquiétudes des européens

High-tech: les ambitions de Pékin face aux inquiétudes des européens

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En accordant des subventions « colossales » pour créer des « champions » des technologies de pointe, Pékin réduira encore les marges de manœuvre des entreprises européennes et aggravera les tensions commerciales, a prévenu mardi la Chambre de Commerce de l’UE en Chine.

Le régime communiste injecte des « centaines de milliards d’euros » dans dix secteurs-clé, de la robotique aux équipements aéronautiques en passant par la biopharmacie, autant de subventions « hautement problématiques », dénonce un rapport de la Chambre de commerce de l’Union européenne.

L’organisation, qui représente 1.600 entreprises, demande à Pékin de cesser de fausser le marché. Son rapport décrypte par le menu le plan « China Manufacturing 2025 », élaboré par Pékin pour favoriser une montée en gamme de ses exportations et rattraper son retard technologique.

« Nous voyons ces nouveaux acteurs chinois faire irruption sur le marché mondial, pendant que nous, nous poireautons au pied de la Grande muraille » en espérant une ouverture accrue de la Chine, a déploré le président de la Chambre, Joerg Wuttke, devant quelques journalistes.

Avant de fustiger l’accélération des transferts de technologies: les constructeurs européens de voitures électriques « font face à d’intenses pressions pour céder leurs technologies les plus avancées », en contrepartie « d’un accès à court terme au marché chinois », note la Chambre.

Difficile de résister, quand la Chine reste le premier marché automobile mondial. Dans d’autres secteurs, comme les technologies de l’information, l’accès au marché se réduit comme peau de chagrin.

« La Chine se porterait en réalité mieux si elle résistait à la tentation de choisir elle-même les vainqueurs. Notre recommandation aux autorités, c’est: laissez le marché sélectionner les entreprises qui réussissent », renchérit M. Wuttke.

De fait, un tel interventionnisme étatique a son revers.

Cela peut contribuer à alimenter des surcapacités de production –ce qui est arrivé aux fabricants de panneaux solaires il y a quelques années– avec pour corollaire des tensions commerciales exacerbées entre Pékin et Bruxelles.

Les ambitions d’autosuffisance agitées par le gouvernement sont « particulièrement alarmantes », ajoute Joerg Wuttke.

Ces dernières années, Pékin n’a cessé de renforcer les groupes étatiques, d’intensifier les contrôles des mouvements de capitaux, de mener campagne contre les « idées occidentales » et de durcir la censure sur l’internet.

La Chine était en 2016 au 84e rang planétaire du classement de la Banque mondiale sur le climat des affaires, derrière l’Arabie saoudite et l’Ukraine.

Afp

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