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Finance islamique en Algérie : un cadre réglementaire s’impose

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 « La réglementation n’a jamais été un frein pour la finance islamique en Algérie, mais un cadre légal favoriserait son  développement. Les institutions financières doivent être plus dynamiques et plus agressives sur le marché, ce qui permet aux produits financiers islamiques de se développer », a déclaré M. Hideur Nasser, Directeur Général de Al Salam Bank, ce mardi, lors de la 5ème édition du Forum Algérien de la Finance Islamique, à l’hôtel Al Aurassi.

Il a également souligné que « les Sukuk permettent de mobiliser l’épargne publique, de financer les PME-PMI et de diversifier l’offre de financement ».

Hideur Nasser a précisé que « la nature juridique d’un Sukuk est un titre représentatif d’un droit de propriété sur un actif sous-jacent ou sur un portefeuille composé essentiellement d’actifs réels, contrairement à une obligation qui est un titre représentatif d’un droit de créance. Les Sukuk peuvent être émis sur un marché principal er négocié sur un marché secondaire, comme ils peuvent aussi faire l’objet d’une notation ».

Lors de son intervention, le Directeur Général de Al Salam Bank a présenté un modèle d’émission de Sukuk, permettant de mobiliser l’épargne et de financer le développement.

 Pour sa part, M. Farid Masmoudi, Directeur de ICD (Islamic Corporation for the Development of the private sector), filiale de la Banque Islamique de Développement (BID) a déclaré que «  le Sukuk est un certificat financier conforme à la Charia. L’émission de Sukuk doit être adossée à un actif tangible », en ajoutant que « les Sukuk souverains représentent 70% du marché, soit 3,5 milliards de dollars USD dans le monde ».

Masmoudi distingue « les Sukuk souverains à court terme, émis sur le marché interbancaire islamique, permettant d’absorber le surplus de liquidité et les Sukuk à long terme, permettant de financer les projets étatiques à forte rentabilité économique ».

ICD a conseillé plusieurs pays dans l’émission de Sukuk, comme la Jordanie qui a émis pour 2 milliards de dollars USD, à un taux de profit de 3%, pour drainer le surplus de liquidité des banques islamiques du pays. Elle a également accompagné le Sénégal qui a émis en 2014 l’équivalent de 200 millions de dollars USD de Sukuk, avec un taux de profit de 6,25%.

Pour M. Boubkeur Ajdir, directeur zone pays francophone d’IFAAS (Islamic Finance Advisory & Assurance Services), « la principale problématique de la finance islamique est la fiscalité, à savoir la compétitivité des produits islamiques par rapport aux produits conventionnels », en poursuivant «  la mise en place d’un dispositif prudentiel et le risque de sur-taxation des opérations islamiques  ainsi que leur conformité à la Charia sont aussi des défis auxquels la finance islamique doit faire face ».

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