L’Algérie régulera davantage ses importations sans générer de pénuries et tout en respectant ses engagements internationaux, a affirmé samedi à Alger le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville et ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune.
« Nous n’interdisons rien, nous régulons nos importations afin de protéger nos recettes (en devises) affectées par la diminution des cours du baril de pétrole », a déclaré M. Tebboune à la presse en marge d’une visite d’inspection du chantier de la Grande mosquée d’Alger.
A ce propos, il a fait savoir qu’une réunion, présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aura lieu dans les prochains jours pour fixer les montants d’importations des produits soumis au licences d’importation au titre de l’exercice 2017.
« Nous allons nous réunir de nouveau en fin de cette semaine ou en début de la semaine prochaine fin d’arrêter approximativement les montants pour l’année 2017 », a-t-il avancé.
Par ailleurs, il a souligné que les produits de première nécessité n’étaient pas concernés par ce dispositif de licences mis en place dès janvier 2016: « C’est clair. Nous ne réduirons pas d’un kilogramme tout ce qui est importé en matières de légumes secs, de céréales, d’huile et de sucre ».
Pour les autres produits, il a avisé que la qualité serait exigée en premier lieu.
« On va d’abord jouer sur la qualité. Nous ne laisserons plus entrer sur le marché national les produits électroménagers non conformes qui tuent, chaque hiver, des familles ou encore de l’électroménager énergivore qui pèse fortement sur la consommation énergétique du pays », a-t-il soutenu.
De surcroît, il a indiqué que plusieurs autres produits, qui sont fabriqués localement, seraient soumis aux licences d’importation dont les pommes, les viandes et les eaux minérales.
« Si l’on veut diminuer la facture d’importation, c’est d’abord ne pas importer ce que nous avons déjà sur le marché national », a-t-il rappelé.
« L’interdiction d’importation des pommes n’a pas été décidée pour priver l’Algérien de ce produit mais, il faut le souligner, cette année, nous avons eu une production extraordinaire en quantité et en qualité », a précisé le ministre tout en insistant que le gouvernement ne cédera pas aux pressions de parties qui veulent importer ce fruit en dépit de sa disponibilité.
Concernant les viandes, le ministre a fait valoir que seuls les « spécialistes » auraient le droit de les importer: « S’agissant des viandes, il y a 200 importateurs dans cette filière. Mais pourquoi tout ce nombre? Dorénavant, il faut des spécialistes ».
Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que les importations des bananes allaient reprendre prochainement.
« Personne n’a bloqué les importation des bananes. Les licences de 2016 étaient arrivées à échéance. Maintenant, il faut de nouvelles licences qui vont arriver bientôt », a souligné M. Tebboune tout en précisant que l’importation de ce fruit sera également dédiée exclusivement à 7 ou 8 « spécialistes » dans ce domaine.
« Ce sont des spécialistes qui travaillent depuis 20 ans dans l’importation de bananes, qui connaissent le marché national et international, qui ont investi dans des très grands surface de froid et de stockage allant jusqu’à 20.000 m2 », a-t-il précisé.