Brahim Djemal Kassali, président de l’Union nationale des sociétés d’assurances et de Réassurance, invité du Forum El Moudjahid ce matin, est revenu sur l’impact de la crise du secteur de l’automobile sur les assurances, notamment la branche automobile.
Kassali a indiqué que « le chiffre d’affaires des sociétés d’assurance pour l’année 2015 a été de 127,9 milliards de DA, dont 66.8 milliards de DA réalisés par la branche automobile, soit 52% des parts de marché, avec un taux de progression annuel moyen du chiffre d’affaires est de 12%».
En ajoutant que « la réduction des importations de véhicules décidée par le gouvernement pour cette année entrainerait une baisse du chiffre d’affaires de la branche automobile ».
Toutefois, cette réduction n’est pas la seule cause, puisque « les compagnies d’assurance ont réglé pour 71 milliards de Da de sinistres en 2015, dont 47,2 milliards de DA relèvent de la branche automobile, qui se caractérise par une sinistralité très importante, vue qu’un million de déclarations de sinistres sont enregistrées chaque année», a affirmé M. Kassali.
Interrogé sur la lenteur des indemnisations, M. Kassali a indiqué que « nous sommes en train de mettre en place une convention d’ici fin 2017, dénommée IDA (indemnisation directe des assurés), qui permettra aux clients d’être totalement indemnisés au niveau des agences ».
Concernant l’assurance catastrophes naturelles rendue obligatoire en 2003 suite au séisme qui a frappé Alger et Boumerdés, M. Kassali a souligné que « le chiffre d’affaires de cette branche progresse, mais pas suffisamment, puisque environ 700.000 contrats ont été contractés pour un parc immobilier, commercial et industriel qui compte 10 millions d’unités, soit un taux d’adhésion de 7% ».
Pour ce qui du système bonus-malus, qui permet de réduire ou de majorer le montant des prime d’assurance, l’orateur a rappelé que « l’absence d’un fichier national des conducteurs qui retrace les antécédents du client, rend difficile à mette en place ce système ».
Evoquant la contribution des sociétés d’assurance à l’économie, M Kassali a soutenu que « les placements financiers des sociétés d’assurance s’élèvent en 2015 à 216,8 milliards de DA en valeurs d’Etat ou bons de trésor, ce qui fait de ces sociétés des investisseurs institutionnels ».
Il a également retracé l’historique du marché des assurances en Algérie, depuis l’indépendance à nos jours. De 1962 à 1989, le secteur a connu une vague de nationalisation et de spécialisation, avec la création de la Compagnie Algérienne d’Assurance et de Réassurance (CAAR), spécialisée dans les risques industriels et la Société algérienne de l’Assurance (SAA). Il a également fait référence à la loi de 1966 qui porte sur la fin du monopole, ainsi que la loi de 1995 qui consacre la libéralisation du secteur des assurances, avec l’introduction des intermédiaires d’assurances, à savoir les courtiers.
M Kassali a insisté sur « la loi de 2006 qui a contribué au développement du secteur des assurances de personnes, dont le chiffre d’affaires pour l’année 2015 était de 10 milliards de DA, soit 8% du marché global ».
Pour rappel, l’Algérie compte 24 sociétés d’assurance, dont 13 sociétés d’assurance dommages, 8 sociétés d’assurance de personnes, auxquelles s’ajoutent la Caisse centrale de Réassurance (CCR), la Compagnie algérienne de Garantie des Exportations (CAGEX) et la Société de Garantie des Crédits Immobiliers (SGCT).
S’agissant des perspectives du secteur des assurances, M. Kassali compte sur la digitalisation, en mettant place une plateforme de gestion informatisée des sinistres, la vente à distance des produits d’assurance, notamment grâce à la généralisation de l’e-paiement.