L’économie russe, après deux ans de récession, a renoué avec la croissance au quatrième trimestre 2016 et la reprise devrait se poursuivre cette année, selon un rapport publié mardi par la banque centrale.
Jusqu’à présent, la Banque de Russie avait estimé que l’évolution du produit intérieur brut s’était stabilisée autour de zéro au milieu de l’an dernier, après avoir pâti du plongeon des prix du pétrole et des sanctions occidentales découlant de la crise ukrainienne.
« Au quatrième trimestre, la reprise de l’activité économique a commencé à se raffermir », constate la Banque de Russie.
« L’évolution trimestrielle du PIB, corrigée des variations saisonnières, est revenue en territoire positif, ce qui témoigne d’une reprise de l’activité économique qui se poursuivra au début 2017 », ajoute-t-elle.
L’agence des statistiques Rosstat n’a pas publié d’estimation de la croissance du PIB au quatrième trimestre mais a donné une évaluation pour l’ensemble de 2016 qui s’est révélée bien meilleure que prévu, avec une baisse de 0,2% quand le gouvernement prévoyait -0,6%.
En outre, la baisse du PIB de 2015 a été révisée pour la deuxième fois, à 2,8%, bien loin des 3,7% mesurés auparavant.
La plus longue récession depuis l’arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 2000 s’est donc révélée bien moins profonde que prévu. Les économistes expliquent ce phénomène par plusieurs facteurs, comme les dépenses militaires liées au renforcement des capacités de Défense face à l’Otan et à l’intervention en Syrie, ou encore la baisse des importations et la hausse des exportations liées à la dépréciation du rouble.
Pour maintenir cet avantage, les autorités russes ont d’ailleurs décidé de freiner le rebond récent du rouble en lançant mardi des achats de devises étrangères sur le marché des changes.
Selon certains économistes cependant, une crise moins grave que prévu signifie que le rebond « réflexe » l’économie sera plus limité, d’autant que de l’avis même des autorités, le potentiel de croissance à long terme du pays reste faible en l’absence de réformes.
Autre point noir: la consommation des ménages a chuté en même temps que le pouvoir d’achat et la tendance s’est encore dégradée fin 2016.
Selon la banque centrale, la reprise actuelle de l’activité doit désormais entraîner une hausse des salaires réels, permettant à la consommation de rebondir et alimentant « la croissance de la production des biens et services ».
AFP