Le 10 décembre dernier à Alger, les pays membres et non membres de l’Opep concluaient un accord historique tendant à réduire de 1,8 millions de barils leur production de brut, afin d’en relever les cours.
Le directeur de recherche en énergie et professeur en économie, Amor Khellif, considère qu’au cas où les signataires de cet accord respectent leur quota de production, le prix du baril est susceptible de remonter à des niveaux évoluant entre 60 à 65 dollars.
S’exprimant durant l’émission « L’Invité de la rédaction » de Radio chaine 3, il estime que menacés par une nouvelle baisse des cours, tous ces pays ont intérêt, aujourd’hui, à respecter les termes de cet accord.
Khellif relève que le premier bénéficiaire de ce relèvement des prix profiterait, d’abord, aux compagnies pétrolières, qui ont fait savoir qu’elles ne contenteraient pas d’un coût du baril dévalué, parce qu’elles ont la prétention de piloter la transition énergétique et de plus, « très impliquées dans le processus de promotion des énergies renouvelables ».
Selon lui, il a toujours existé une « collusion », qu’il qualifie de « complot », basé sur des « intérêts convergents », entre groupes pétroliers et pays pétroliers membres de l’Opep, dans le but de maintenir en hausse constante les cours du baril de pétrole.
Revenant à la transition énergétique, il affirme que celle-ci ne se réalisera pas sans le pétrole, lequel, souligne-t-il, continuera de constituer un élément « fondamental » de l’équilibre entre les niveaux d’offre et de demande, « sur le long terme » et à se pérenniser, durant longtemps, comme source d’énergie.
Il exclut, à ce propos, que l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste puisse parvenir à s’imposer face au brut, en raison, explique-t-il, de son cycle de vie relativement court et d’une exploitation « extrêmement coûteuse ».