Les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 6,8% en 2016 dans l’Union européenne à 14,64 millions, signe de « confiance » des consommateurs malgré des chocs comme le Brexit, a indiqué mardi l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).
Le marché est presque revenu à son niveau de 2008, année du déclenchement d’une grave crise économique, mais reste encore en deçà des chiffres de 2007, quand 15,9 millions d’automobiles particulières neuves avaient été mises sur les routes de l’UE.
Il a davantage progressé que la prédiction de l’ACEA pour 2016, soit +5%, même si l’année s’est conclue par une hausse de 3% en décembre, inférieure à la moyenne. En volume, en revanche, il s’agit du meilleur mois de décembre jamais enregistré, avec 1,14 million d’unités.
La crise de 2008 s’était traduite par une dégringolade des immatriculations jusqu’en 2013: 11,8 millions d’unités avaient alors été écoulées. Le marché avait ensuite rebondi, passant à 12,5 millions en 2014 et 13,7 en 2015.
La très bonne tenue des immatriculations européennes l’année dernière « montre que malgré l’instabilité politique et l’incertitude économique à la suite d’événements capitaux en 2016, comme le Brexit ou le référendum en Italie, la confiance des consommateurs est restée solide », a affirmé l’ACEA mardi.
Le marché européen a été particulièrement tiré par le dynamisme de pays du Sud: les immatriculations italiennes ont ainsi bondi de 15,8% l’année dernière, et les espagnoles de 10,9%.
Les trois premiers pays européens en volumes écoulés ont également terminé l’année dans le vert: l’Allemagne (3,35 millions, +4,5%), le Royaume-Uni (2,69 millions, +2,3%) et la France (2,01 millions, +5,1%), selon
Côté constructeurs, Renault a profité à plein du dynamisme du secteur, voyant ses immatriculations gonfler de 12,1% par rapport à 2015 à 1,49 million d’unités, s’arrogeant 10,2% du marché européen. La marque Renault (+13,1%) a davantage contribué à ce résultat que Dacia, mais l’enseigne « low-cost » n’a pas eu à rougir (+9,6%).
Le groupe au losange a ainsi confirmé souffler à son rival français PSA, en panne (1,44 million, -0,2%) la place de deuxième constructeur européen. Si Peugeot a surnagé (+1,4%), Citroën a fait grise mine (-1%) tandis que la marque aux aspirations luxueuses DS, en manque de nouveautés, a sombré (-12,7%).
Le groupe VW est resté en 2016 le champion d’Europe. Le géant allemand, qui vend ses voitures sous 12 marques, a toutefois vu ses immatriculations croître à un rythme de moitié inférieur à celui du marché: +3,5%, principalement à cause des automobiles Volkswagen qui ont chuté de 0,5%.
Le groupe, secoué depuis 2015 par un scandale de moteurs truqués, règne encore sur 23,9% des immatriculations européennes, soit 3,49 millions d’unités.
Quatrième derrière VW et les deux français, Ford a terminé 2016 juste au-dessus du million d’unités (1,02 exactement) et progressé de 3%, suivi par le groupe BMW (dont Mini) qui s’est offert une hausse des immatriculations de 10,1% à 987.000 autos. Opel (General Motors) a suivi avec 979.000 voitures (+5,4%).
Juste derrière, c’est Fiat-Chrysler (FCA) qui a remporté la palme de la plus belle progression chez les grands constructeurs généralistes, mieux que Renault: +14,4%, obtenus en particulier grâce à Jeep (+20,4%). Le groupe italo-américain a atteint 978.000 voitures livrées sur le Vieux continent.
Daimler (Mercedes et Smart) a quant à lui vu ses volumes bondir de 13,8% à 909.000 unités, tandis que Toyota a fait légèrement mieux que la tendance européenne à +7,5%, soit 618.000 voitures. Il s’est détaché de son rival japonais Nissan qui a terminé 2016 dans le rouge (-0,8%), écoulant 535.000 unités.
L’allié de Renault s’est du coup fait talonner par Hyundai (+7,7%, 492.000 voitures), l’autre groupe sud-coréen, Kia, étant encore plus en forme (+13,2% à 424.000 unités).
A noter en bas de tableau la santé éclatante de Jaguar-Land Rover, contrôlé par le groupe indien Tata. A +22,8%, les livraisons de ces luxueuses voitures anglaises ont été dopées par la gamme rajeunie de la marque Jaguar, qui s’est quant à elle offert une progression de pas moins de 69,5%
AFP