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La Chine en force à Davos, face aux leaders d’un monde troublé

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La Chine sera en force au forum économique mondial de Davos la semaine prochaine pour dire à une élite économique mondiale secouée par les incertitudes politiques aux Etats-Unis et en Europe qu’elle est prête à prendre le relais du libre-échange.

A Davos, le président de la deuxième économie du monde, le Chinois Xi Jinping, s’adressera mardi aux quelques 3.000 décideurs économiques et politiques du monde entier et leur dira en substance: rassurez-vous, nous serons là pour défendre notre vision des échanges économiques.

Car trois jours plus tard, vendredi, Donald Trump s’installera à la Maison Blanche pour diriger la première économie du monde. Il a bâti son succès électoral contre la mondialisation libérale qui détruirait les emplois américains. Cette même mondialisation a fait la fortune d’une bonne partie des dirigeants qui seront à Davos et qui tenteront d’y voir plus clair après le Brexit, la victoire de Trump, et à quelques semaines d’élections en France.

« A la lumière des derniers développements et nouveaux défis sur la scène internationale, le Président Xi va exposer la vision de la Chine sur la mondialisation économique (…) mettre en avant les propositions et projets chinois (…) et montrer que la Chine est un pays responsable d’importance majeure », a expliqué mercredi Li Baodong, vice-ministre des Affaires étrangères chinois.

« La Chine voit dans l’environnement politique actuel une opportunité pour affirmer son rôle prépondérant en Asie et dans le monde », explique le chef économiste du cabinet IHS Markit, Nariman Behravesh, un vétéran de Davos, dans un commentaire à l’AFP, ajoutant qu’il est « prématuré de penser que la Chine peut remplacer les Etats-Unis comme moteur de la mondialisation ».

« Le monde d’aujourd’hui est étrange. Les Etats-Unis étaient à l’origine le héraut de la mondialisation et la Chine (…) son ennemi. Mais la Chine est désormais devenue le leader de la mondialisation et les Etats-Unis son ennemi », a déclaré à l’AFP Hu Xingdou, professeur d’économie à l’Université technologique de Pékin.

Et le Forum de Davos (WEF), qui réunit tous les ans des milliers de dirigeants politiques, économiques, artistes, est l’agora idéale pour lancer une adresse urbi et orbi, les participants étant schématiquement tous favorables à la mondialisation.

Dans la station de ski du canton des Grisons transformée en camp retranché le temps d’une semaine, tous ces décideurs de premier plan vont se rencontrer discrètement pour parler affaires dans les méandres du palais des Congrès ou les salons des luxueux hôtels tout proches, mais ils vont aussi débattre, et tenter d’y voir plus clair en ces temps troublés par la remise en cause électorale des fondamentaux du capitalisme, aux Etats-Unis et en Europe. « Notre monde est en train de changer à une vitesse sans précédent. A ce point de bascule, nos concepts traditionnels sur la société, l’emploi, la nation sont remis en cause, et nombreux sont ceux qui peuvent se sentir menacés », selon le fondateur et patron du WEF, le professeur Klaus Schwab, qui plaide pour que les leaders mondiaux soit plus « réceptifs » et « responsables ».

La dirigeante britannique Theresa May, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le secrétaire d’Etat américain John Kerry sont quelques-unes des têtes d’affiches politiques de ce forum, aux côtés des patrons des plus grands groupes du monde, pétroliers, financiers, et évidemment numérique, comme Jack Ma, le patron du géant chinois Alibaba.

Le futur pouvoir américain sera représenté par Anthony Scaramucci, de l’équipe de transition du président élu Donald Trump. Protectionnisme, réchauffement climatique, migrations, sécurité internationale, alimentation, accès aux ressources…. Les foyers d’incertitudes qui seront évoqués sont nombreux.

A Davos, « on concentre tellement de pouvoirs qu’il va y avoir une activité fébrile des chefs d’entreprises pour détecter les tendances, les PDG vont chercher du sens » pour s’adapter et tirer profit de ces situations, a déclaré à l’AFP Hervé Borensztejn, responsable Europe et Afrique du cabinet de conseil Heidrick & Struggles.

AFP

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