L’équipe de l’agence Ecofin a sélectionné les événements qui auront, de son point de vue, le plus d’impacts sur les économies africaines.
1) Les accords d’Alger et de Vienne amorcent une remontée du prix du baril
On n’avait pas vu ça depuis 2002. Les pays producteurs de pétrole, membres de l’OPEP ou non, se sont entendus, ce 10 décembre, pour réduire la production mondiale d’or noir. Deux semaines plus tard, le prix du baril atteignait son plus haut de l’année à 56 $. Les experts s’accordent à pronostiquer un baril au-dessus de 60 $ en 2017. Plusieurs pays africains devraient retrouver un peu d’oxygène, notamment le Nigeria et l’Angola dont les économies ont subi de sérieux dommages. Les pays de la CEMAC pourront également renouer avec une meilleure croissance en 2017. Reste à espérer que les mesures de diversification, prises en urgence sous la pression des événements, seront poursuivies avec le même entrain.
2) En recession, le Nigeria ne sera pas resté longtemps la première économie d’Afrique
« Le Nigeria est soudainement devenu un pays pauvre ! » s’est désolé Muhammudu Buhari, le président du pays qui fut, durant seulement deux années, la première économie d’Afrique. L’interminable lutte contre Boko Haram, la chute des recettes pétrolières, les rébellions dans le Delta du Niger, une dette cachée de 7 milliards de dollars et la note salée que l’administration corrompue de Goodluck Jonathan a laissé à son successeur, ont mis à genoux le pays le plus peuplé d’Afrique. Le redressement sera long, mais cette crise aura tout de même permis au pays de s’intéresser davantage à son énorme potentiel agricole.
3) Donald Trump sera bientôt le 45e président des Etats Unis
En mars 2016, The Economist considérait l’éventualité de l’élection de Donald Trump parmi les 10 principales menaces qui pèsent sur l’économie mondiale, en 6e place ex-aequo avec le terrorisme islamiste. On saura dans quelques mois si leur alerte était justifiée. Mais il est vrai que le retour annoncé du protectionnisme et des guerres commerciales, la menace de remise en cause des accords de Paris sur le climat et du plan Power Africa de Barack Obama, ainsi que la promesse d’interdiction d’entrée aux USA pour les musulmans, ne semblent pas, a priori, favorables aux intérêts africains. Ceci dans l’hypothèse où le 45eprésident des Etats Unis aurait l’intention de tenir ses promesses électorales.
4) La guerre est déclarée contre les accaparements de terres en Afrique
Mali, Cameroun, Ouganda, Sierra Leone, Nigeria, Togo, Bénin, Algérie, Tanzanie, Guinée, Madagascar, Rwanda… Depuis quelques mois, de nombreux pays africains prennent la mesure des enjeux liés à la gestion du foncier. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, tout le monde réalise qu’il n’y aura pas de révolution agricole en Afrique sans un droit foncier juste et sécurisé, qu’une terre ne devient bancable que si son titre de propriété est incontestable et que les femmes doivent accèder à la propriété foncière au même titre que les hommes.
Le 15 septembre, Fatou Bensouda annonce que désormais les accaparements de terres seront traités par la CPI comme des crimes contre l’humanité. La gigantesque valeur des terres africaines commence à apparaître.
5) Aliko Dangote superstar !
Pas un mois sans qu’Aliko Dangote lance un nouveau projet. En 2016, il aura collaboré avec Bill Gates pour lutter contre la malnutrition au Nigéria, avec Black Rhino pour contruire des centrales électiques, avec la banque centrale du Nigeria pour construire une raffinerie, avec l’OCP marocain pour produire de l’engrais, avec la Chine pour bâtir des cimenteries, avec le français Nutriset pour produire des aliments thérapeutiques, avec Afreximbank pour financer le commerce intra-africain… Il aura également lancé la première banque africaine entièrement digitale, une cimenterie en Côte d’Ivoire, une rizerie dans l’Etat de Kano, etc.
Sa popularité en Afrique est au plus haut. Il est classsé par Forbes comme la 2e personnalité noire la plus puissante du monde en 2016, après Barack Obama.