Nagy Hadjadj, Président de la Société algérienne des affaires réglementaires et de pharmaco-économie (Saarpe), a déclaré, lors d’une entrevue qu’il nous a accordée dans son bureau, à Said-Hamdine à Alger, que, « l’augmentation des dépenses sanitaires en Algérie est importante. D’où la nécessité d’améliorer les prestations soins et renforcer l’accès à l’innovation et le développement de nouveaux produits pharmaceutiques »,
En ajoutant que, « l’Algérie dépense en santé, 1000 dollars par habitant, faisant ainsi partie des 55 pays dans le monde avec un PIB inférieur à 10 000 dollars par habitant en la matière».
Ce sont là, par ailleurs, les axes débattus lors de la 1ère Rencontre de la Saarpe, intitulée « La refonte du Système de Santé: les affaires réglementaires et l’évaluation médico-économique, situation et perspectives en Algérie et dans le monde », et qui s’est tenue à huis-clos, le 17 décembre au Foyer de la Cnas à Ben-Aknoun, en présence des représentants du secteur de l’industrie pharmaceutique, nationaux et internationaux (Cnop, Sap, Lnccp), et ceux du secteur de la Sécurité sociale en Algérie (Cnas, Casnos), ainsi des experts et économistes dans les domaines de la pharmaco vigilance, de la recherche clinique, de la recherche et développement.
«Les volets relatifs aux affaires réglementaires, évaluation et pharmaco-économie, recherche clinique, biotechnologie ont essentiellement été abordés, ceux-ci demeurent les points cardinaux de la nouvelle stratégie visant l’essor de l’industrie pharmaceutique », a-t-il indiqué, tout en relevant que « la priorité a été d’identifier les domaines et les actions prioritaires permettant l’optimisation de la prise en charge sanitaire et l’amélioration de l’accès aux soins, des plus simples aux thérapies les plus innovantes ».
Les biosimilaires : Un créneau juteux pour l’industrie pharmaceutique
Mme Hadjadj a également tenu à souligner que parmi les autres points importants, figurent les biosimilaires, notamment « leur apport dans le fait de revitaliser une industrie confrontée à la perte de l’exclusivité des brevets pour plusieurs produits biologiques. D’ici à 2018, ce marché mondial devrait atteindre les 2 milliards de dollars, apanage de l’Europe, des USA et, à un degré moindre, de l’Asie-Pacifique », et aussi qu’ils « constituent une occasion importante pour les systèmes de santé de faire face à la hausse du coût des médicaments et des problèmes de santé ».
Poursuivant son plaidoyer pour cette nouvelle technologie, il a déclaré : « commercialiser les biosimilaires, (56 produits sont en cours en Occident) et les produits biologiques, représentant le tiers du pipeline de l’industrie pharmaceutique, soit 92 milliards de dollars en 2013, est une proposition d’affaires convaincante et précieuse pour l’avenir ».
Qu’est-ce qu’un médicament biosimilaire ?
Un médicament biosimilaire est similaire à un médicament biologique (substance qui est produite à partir d’une cellule ou d’un organisme vivant ou dérivée de ceux-ci) de référence qui a déjà été autorisé en Europe. Un médicament biologique est une substance qui est produite à partir d’une cellule ou d’un organisme vivant ou dérivée de ceux-ci. On peut citer par exemple, les vaccins, les facteurs de croissance ou les médicaments dérivés du sang.
Le principe de biosimilarité s’applique à tout médicament biologique dont le brevet est tombé dans le domaine public.
Un médicament biosimilaire est donc similaire à un médicament biologique de référence qui a déjà été autorisé.
Ce médicament doit avoir des propriétés physico-chimiques et biologiques similaires, la même substance pharmaceutique et la même forme pharmaceutique que le médicament de référence. Enfin, l’efficacité et la sécurité doivent être équivalentes au médicament de référence