Dans cet entretien, le président de l’APOCE s’exprime sur la flambée des prix qui touche les produits de large consommation et qui est de plus en plus inquiétante. Mr Zebdi revient également sur la dernière rencontre avec les représentants de la Creg. Une occasion pour l’association de soumettre des propositions portant sur les droits des consommateurs et des clients de Sonelgaz.
Algérie-Eco : Nous assistons ces derniers temps à une flambée des prix très inquiétante touchant différents produits de consommation y compris les produits alimentaire et l’électroménager. Comment expliquez-vous cette situation ?
Mustapha Zebdi : Les prix sont excessifs pour plusieurs produits de large consommation et cette flambée est injustifiée. C’est du profitage pur et simple de la part des commerçants. Cette flambée nous l’avons constaté avant même l’adoption de la Loi de finances 2017 qui prévoit l’augmentation de certaines taxes. Nous avons dénoncé cette situation auprès des autorités concernées et nous considérons que la loi du libre marché doit être toujours avec la concurrence loyale. Nous demandons à ce qu’il y ait un contrôle rigoureux du commerce et des prix.
La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (Creg) s’est réunie dernièrement avec des représentants de certaines associations de protection des consommateurs. Est-ce que l’APOCE a pris part à cette rencontre ?
Oui, absolument. Et c’était une occasion pour ouvrir un débat sur les différentes préoccupations des associations concernant les requêtes et plaintes déposées par les consommateurs contre certains agissements de Sonelgaz. Nous avons assisté à une exposition de la part de la Creg sur les différentes doléances des citoyens et le système que propose cette commission pour la prise en charge des requêtes. C’était également l’occasion de poser des questions en toute franchise sur le sujet et d’essayer de trouver, pour chaque partie, les solutions adéquates aux problèmes des clients. Les responsables ont expliqué que dès réception du dossier de recours, la CREG procède à son analyse afin de se prononcer sur sa recevabilité et sa compétence à le traiter dans un délai maximum de trois (03) jours ouvrables à l’issue duquel un courrier vous sera transmis vous indiquant les suites réservées à votre recours. Si le recours ne relève pas de sa compétence, la CREG transmettra au client un courrier dans ce sens.
Si le recours est du domaine de la compétence de la CREG mais il n’est pas recevable, la CREG peut donner des explications dans ce sens si le client n’a pas engagé par exemple des démarches préalables auprès de son distributeur (épuiser toutes les voies de recours internes); ou bien le dossier est incomplet ou le différend est en cours d’examen au niveau d’une instance judiciaire compétente ou tranché par cette dernière.
La CREG demande ensuite au distributeur de transmettre au client les explications nécessaires et l’invite à répondre, dans un délai maximal de quinze (15) Jours. Donc toutes ses explications sont généralement ignorées par les clients de Sonelgaz. En fait, c’est le manque de communication et de sensibilisation qui créent une telle situation menant souvent le client à ignorer ses droits et ses obligations envers son distributeur.
En tant qu’association de protection des consommateurs quelles sont les propositions que vous avez soumises lors de cette rencontre ?
Nos propositions se sont dirigées logiquement vers les droits des consommateurs. Le consommateur doit être avisé de tous les changements de tarification que ce soit pour l’électricité ou le gaz, et il doit connaitre les segments de tarification. Aussi, le traitement des requêtes doit se faire dans des délais appropriés et logiques.
Le délai de résiliation doit être également réétudié. Parmi nos suggestion aussi figure la mise en place d’un interlocuteur direct pour les associations afin de faciliter le traitement des requêtes. La facturation doit être détaillée plus en deux langues en arabe et en français. Nous avons surtout demandé plus de collaboration de la part de Sonelgaz qui malheureusement ne communique pas assez et de manière régulière.
Outre cette rencontre avec la Creg, les associations des consommateurs ont réagit ces derniers jours au sujet du café commercialisé en Algérie qui semble t-il est dangereux pour la santé du consommateur du fait qu’il contient des additifs nocifs ajoutés lors du processus de torréfaction. Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?
Le café doit rester du café même après sa torréfaction. Mais malheureusement, il y a toujours des pratiques véreuses qu’on ne peut pas détecter.
Aussi, il est très difficile de contrôler la marchandise présente sur le marché d’autant plus que les lots disponibles peuvent comporter des taux variables de sucre. Il y a un texte de loi qui détermine les quantités de sucre ajouté et qui ne devraient pas dépasser les 5% recommandés. Mais je dirai tout simplement que ce texte n’arrange pas les consommateurs. Les concepteurs de cette loi devraient annuler la quantité du sucre dans la torréfaction du café.