Crise économique oblige, l’Algérie, pour faire marcher ses puits de pétrole et continuer à forer et profiter des gisements découverts, a décidé de procéder à des ajustements en termes de contrats dédiés à l’exploration par les compagnies étrangères.
Les IDE dans les hydrocarbures demeurent insuffisants, ce qui laisse supposer que les offres ne sont pas suffisamment attractives et présentent des risques qu’appréhendent les compagnies étrangères. En effet, depuis la promulgation de la loi 05-07, amendée en 2006 et 2013, l’Algérie a lancé quatre appels d’offres pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures qui se sont soldés par de maigres résultats.
Le premier appel d’offre lancé en 2008 a débouché sur l’octroi de quatre blocs, le second organisé en 2009 s’est soldé par l’attribution de trois blocs, et seulement six blocs attribués pour les deux derniers appels lancés en 2011 et 2014.
L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) qui compte lancer un cinquième appel d’offres pour la recherche et l’exploitation des hydrocarbures, axés sur le développement des gisements déjà découverts a décidé de simplifier certaines procédures jugées contraignantes par le passé pour drainer plus d’investisseurs dans les hydrocarbures, un secteur dans lequel les investissements à l’échelle mondiale ont connu un recul significatif pour le risque qu’ils induisent en termes notamment des coûts exorbitants.
Selon le président du comité de direction d’Alnaft, Sid Ali Betata « Alnaft a inscrit cet appel d’offres dans son plan d’action de 2017 » en précisant qu’il portera essentiellement sur des périmètres où des découvertes ont été réalisées.
« Ce type de périmètres intéresse les compagnies pétrolières qui préfèrent ne pas prendre le risque de l’exploration dans un contexte de réduction des dépenses d’investissement du secteur pétrolier, engendrée par la baisse des cours de brut » a-t-il expliqué, en précisant que «cela permet aux entreprises de développer rapidement le projet en dégageant le cash flow nécessaires à sa réalisation ».
Cependant, l’Alnaft pourrait également « ne pas inclure des périmètres d’exploration dans ce cinquième appel d’offres qu’elle compte consacrer essentiellement aux blocs de développement » a souligné le responsable.
Pour mieux gérer ce segment pétrolier, tout en rendant la démarche flexible, M. Betata a révélé que « l’agence a revu certaines mesures opérationnelles de manière à rendre les contrats d’exploration des hydrocarbures, conclus avec les partenaires plus flexibles ».
« Ces modifications proposées dans le cadre de la réglementation en vigueur, a-t-il fait savoir, visent à faciliter et à accélérer les activités exploration en Algérie ».
Il s’agit, entre autres, d’autoriser, les compagnies pétrolières à augmenter leurs budgets exploration jusqu’à 10% sans demander l’accord préalable d’Alnaft ». Cependant la levée des contraintes liées « aux coûts des travaux d’exploration qui sont déduits de la fiscalité sont soumis à un audit systématique ».
Cet audit est un préalable pour que l’Alnaft donne son approbation au projet. « Cette disposition existait déjà dans la loi 86/14 sur les hydrocarbures » a noté le responsable.
Pour rappel ces budgets sont assumés par les compagnies étrangères sauf si les projets sont menés en partenariat avec le groupe Sonatrach.
M.Betata a révélé que « La direction d’audit et de contrôle des coûts d’Alnaft, va procéder à un audit de tous les contrats conclus dans le cadre de la loi 05/07 sur les hydrocarbures pour autoriser les compagnies à déduire de la fiscalité les coûts de l’exploration ».