Le ministre de l’Energie Nourredine Boutarfa a déclaré hier à Houston (Texas) que la baisse de l’offre Opep sera encore plus importante à partir de janvier, prévoyant un rééquilibrage du marché durant le premier semestre 2017.
Interrogé sur l’impact de la hausse de la production Opep en octobre sur les prix, le ministre a expliqué que « cette croissance était prévisible vu les engagements de ventes à terme inscrits durant ce mois ».
« Quand l’Opep est parvenue à un accord à Alger sur (une coupe de production) les ventes (à terme) pour les mois d’octobre, novembre et décembre ont été déjà engagées », a-t-il précisé en indiquant que « la baisse de production du mois de janvier sera plus importante ».
En octobre, l’Opep a pompé à un niveau record qui a atteint 33,87 mbj, en hausse de 150.000 barils/jour par rapport au mois de septembre ce qui signifie qu’elle doit faire un effort supplémentaire en réduisant sa production de 1,37 millions de barils/jour (mbj) au lieu des 1,2 mbj prévu lors de sa dernière réunion à Vienne (30 novembre), selon le Wall Street Journal, qui cite des chiffres publiés mercredi par l’Opep.
Le ministre s’est dit à ce propos persuadé que les pays hors Opep respectent leur engagement de réduire leur production de 558.000 barils/jour à partir de janvier en s’associant au pacte de limitation de production conclu avec les membres de l’Opep.
« L’Opep a rappelé qu’il fallait respecter cet engagement, je suis persuadé qu’il sera respecté c’est dans l’intérêt de tous », a-t-il dit en réponse à une question sur l’appel lancé mercredi par l’Opep aux producteurs hors OPEP afin d’honorer leur engagement de réduction pour soutenir les prix et effacer l’excédent de l’offre sur le marché.
Le ministre a précisé que « l’appel de l’Opep a été surtout adressé aux autres pays hors Opep qui ne contribuent actuellement à ces efforts de stabilisation du marché ».
L’Opep a indiqué dans son rapport que « la perspective de prix de pétrole plus élevé en 2017 pourrait inciter ces pays à pomper au dessus de leurs niveaux de production prévus pour l’année prochaine ».
Les principaux contributeurs à cette hausse seront le Brésil et le Canada, qui compenseront des replis aux Etats-Unis, en Chine, en Colombie ou au Mexique.
« Il est clair que l’Algérie a fait un grand travail pour faire aboutir l’accord de l’Opep mais aussi celui de l’Opep avec les pays hors Opep », a-t-il déclaré.
S’agissant des efforts déployés par l’Algérie pour ramener à la table des négociations, l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux antagonistes pétroliers connus pour leurs différends au sein de l’organisation, le ministre s’est contenté de répondre que « l’essentiel était de rapprocher les membres de l’Opep entre eux et que l’Algérie allait continuer à jouer ce rôle de facilitateur de négociations au sein de l’organisation ».
Il a estimé qu’ « il était nécessaire de suivre le marché de près, en établissant les scénarios de son évolution en prévision de la réunion de l’Opep en juin ».