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La Fed relève ses taux avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche

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La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a décidé mercredi de relever de nouveau ses taux d’intérêt face à l’amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis, à un mois de l’entrée en fonction du président élu Donald Trump.

« C’est un vote de confiance dans l’économie », a commenté la présidente de la Fed Janet Yellen, lors d’une conférence de presse.

A l’issue d’une réunion de deux jours à Washington, le comité monétaire de la Fed (FOMC) a annoncé une hausse d’un quart de point de son taux directeur, qui évoluera désormais dans une fourchette comprise entre 0,50 et 0,75%, au risque d’entraîner une hausse du coût du crédit aux Etats-Unis.

Il y a tout juste un an, la Fed avait procédé à son premier relèvement en près de dix ans, mettant ainsi fin à la politique des taux zéro mise en place après la crise de 2008 pour soutenir la reprise économique et fluidifier le crédit.

Mais elle avait, depuis, renoncé à resserrer davantage sa politique monétaire invoquant tour à tour la morosité économique à l’étranger, les bas prix pétroliers, les remous liés au Brexit britannique ou l’imminence de l’élection présidentielle américaine du 8 novembre.

Le FOMC, qui se réunissait pour la première fois depuis l’élection de M. Trump, semble désormais convaincu de détenir les « preuves supplémentaires » de l’amélioration de la conjoncture américaine qu’elle attendait pour passer de nouveau à l’action.

« Une hausse modeste (des taux, ndlr) est appropriée au vu des progrès solides que nous avons vus concernant nos objectifs de plein emploi et d’inflation à 2% », a résumé Mme Yellen.

Le taux de chômage a continué sa décrue aux Etats-Unis pour tomber en octobre à son plus bas niveau en neuf ans (4,6%), se rapprochant du plein emploi au coeur de la mission de Fed. « Les gains d’emplois ont été solides au cours des récents mois », note le FOMC dans son communiqué.

L’inflation annuelle continue par ailleurs de remonter très progressivement vers le seuil de 2%, l’autre objectif de la Fed qui table désormais sur une inflation annuelle de 1,9% pour l’année prochaine.

Signe supplémentaire de ce regain d’optimisme, la Fed a également revu à la hausse mercredi ses prévisions de croissance économique aux Etats-Unis, notamment en 2017 où le produit intérieur brut devrait progresser de 2,1%.

Certaines faiblesses subsistent toutefois notamment l’investissement des entreprises qui reste « faible », déplore le FOMC dans son communiqué.

Après cette hausse des taux, chacun va à présent guetter la réaction des marchés mondiaux mais également celle du président élu américain, qui avait durement critiqué la banque centrale en l’accusant de parti pris politique.

Pendant sa campagne, M. Trump avait accusé la Fed de maintenir ses taux artificiellement bas pour « faire le jeu » de l’administration Obama et éviter un ralentissement de l’économie.

Depuis sa victoire du 8 novembre, le président élu a quelque peu mis en sourdine ces critiques mais les mesures qu’il devrait annoncer après son investiture le 20 janvier pourraient influer sur les orientations monétaires de la banque centrale.

Trump s’est ainsi engagé à réduire massivement les impôts sur les sociétés et à engager de massives dépenses d’infrastructures, deux mesures qui pourraient durablement grever les finances publiques américaines.

Si elle a le potentiel de doper la croissance, une relance budgétaire risque également de renforcer l’inflation, ce qui pourrait conduire la Fed a accélérer la cadence de relèvements des taux pour éviter un emballement incontrôlé des prix.

Les membres de la Fed semblent en tout cas se montrer d’ores et déjà favorables à un resserrement monétaire plus rapide que prévu pour éviter une surchauffe. Ils tablent désormais sur trois hausses des taux en 2017, contre deux prévues il y a trois mois, selon des projections publiées mercredi.

« Des changements dans la politique budgétaire et d’autres mesures économiques pourraient potentiellement affecter les perspectives économiques », a admis Mme Yellen, tout en assurant qu’il était « trop tôt » pour en évaluer l’impact potentiel.

Interrogée sur la pertinence du programme économique de Donald Trump, Mme Yellen a joué la prudence et s’est réfugiée derrière son indépendance. « Je n’offrirai pas au futur président des conseils sur les mesures qu’il devra mettre en place », a-t-elle assuré, éludant les questions sur son avenir personnel.  « Je n’ai pris aucune décision sur l’avenir », a dit celle dont le mandat s’achève en 2018.

AFP

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