La Chine a saisi lundi l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour protester contre les mesures antidumping appliquées à ses exportations par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Lorsque la Chine avait adhéré à cet organisme en 2001, il avait été stipulé aux termes de l’accord que les États membres pouvaient la traiter comme une économie non-marché durant 15 ans, une période qui a pris fin dimanche.
Les États-Unis, l’UE et le Japon ont néanmoins décidé de préserver des règles sévères qui les protègent contre les produits chinois de bas prix inondant leurs marchés. Aux Etats-Unis, où le président élu Donald Trump menace d’imposer des droits de douane de 45% aux produits chinois.
La Chine veut désormais que l’UE et les États-Unis cessent d’utiliser un système dit du « pays de substitution » – consistant à comparer le prix des produits chinois avec ceux d’autres pays – pour déterminer si la Chine vend ses produits en dessous des prix du marché. « Il est regrettable que les États-Unis et l’UE n’aient pas respecté leur obligation » (de traiter la Chine comme une économie de marché), a déclaré le ministère chinois du Commerce dans un communiqué publié lundi sur son site internet. « Le recours de la Chine à l’OMC protégera ses propres droits et intérêts juridiques ainsi que l’équité, la rationalité et la légalité des réglementations commerciales internationales », poursuit le texte.
Depuis Genève, l’OMC a confirmé avoir reçu de Pékin une demande « d’ouverture de consultations avec les États-Unis et l’Union européenne ». Ces consultations doivent se tenir au minimum pendant 60 jours, après quoi la Chine peut demander la mise en place d’un panel (tribunal d’experts). Cette deuxième étape peut être refusée une fois par la partie adverse, mais pas deux.
Pékin avait récemment estimé que le refus d’accorder le statut d’économie de marché à la Chine est un exemple de « protectionnisme déguisé ».
AFP