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Qatar et Chine investissent dans un réseau de gaz britannique

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Des fonds souverains qatari et chinois vont prendre le contrôle avec d’autres investisseurs du principal réseau de gaz au Royaume-Uni, propriété jusque-là du britannique National Grid.

National Grid indique jeudi dans un communiqué avoir trouvé un accord pour céder 61% de cette activité valorisée au total 13,8 milliards de livres (capital et dette comprise, soit 16,2 milliards d’euros).

Le consortium acquéreur, qui a remporté la mise au bout d’un processus très concurrentiel selon National Grid, est composé de plusieurs investisseurs dont les fonds souverains chinois CIC Capital Corporation et qatari Qatar Investment Authority. L’australien Macquarie, l’allemand Allianz Capital Partners et trois acteurs britanniques complètent le groupe.

La transaction prévoit que National Grid reçoive 3,6 milliards de livres en cash, tout en conservant une part minoritaire de 39%. En dehors de la somme liée au capital, la société percevra 1,8 milliard de livres au titre de la dette portée par cette activité.

Le groupe attend désormais le feu vert de la Commission européenne pour valider cette opération qui pourrait être bouclée d’ici fin mars 2017.

Il se réserve également le droit de céder 14% supplémentaires au consortium selon les mêmes termes financiers.

Une fois la transaction réalisée, National Grid indique vouloir reverser 4 milliards de livres à ses actionnaires via un dividende exceptionnel et un programme de rachat d’actions.

Le groupe, coté à la Bourse de Londres et qui emploie 5.700 personnes, a par ailleurs décidé de dépenser 150 millions de livres au bénéfice des consommateurs.

Cette transaction « représente une étape importante de l’évolution de National Grid et est bénéfique pour nos clients, nos employés et nos actionnaires », a commenté le directeur général du groupe John Pettigrew, cité dans le communiqué, ajoutant que sa société, présente également dans l’électricité, a voulu se concentrer sur ses actifs à plus forte croissance.

Il s’agit d’un nouvel exemple d’une prise de participation d’investisseurs étrangers dans un actif stratégique britannique, ce réseau de distribution, le plus grand du pays, alimentant en gaz 11 millions de ménages et d’entreprises.

Cette transaction intervient après le feu vert accordé par le gouvernement de Theresa May au pharaonique projet nucléaire d’Hinkley Point, impliquant le français EDF et la société étatique chinoise CGN.

Le patron de National Grid a d’ailleurs précisé que le consortium d’investisseurs « aura exactement les mêmes obligations en termes de sécurité et de fiabilité », rappelant qu’ils « ont l’habitude d’investir dans des infrastructures importantes au Royaume-Uni ».

Le fonds australien Macquarie Infrastructure and Real Assets (MIRA), qui fait partie du consortium, est déjà le gérant du réseau de distribution d’eau de Londres (Thames Water), tandis que le chinois CIC a une participation minoritaire dans l’aéroport londonien d’Heathrow.

« Nous nous engageons à être un investisseur de long terme et un gardien responsable du National Grid Gas Distribution », a indiqué dans le communiqué Martin Stanley, responsable mondial de MIRA.

Le secretaire général du syndicat Unison, Dave Prentis, a quant à lui mis en garde contre la gestion de Thames Water et la santé financière précaire de Macquarie, qui est très endetté.

« Le gouvernement a dit qu’il voulait investir dans les infrastructures britanniques, mais ce ne sont pas des premiers pas encourageants. Cela suggère que les ministres n’ont pas réfléchi à une stratégie industrielle et ne semblent pas vouloir retenir des actifs clés de la nation », selon lui.

Le gouvernement conservateur avait annoncé, au moment de la validation d’Hinkley Point mi-septembre, qu’il voulait un « nouveau cadre légal pour les investissements à venir dans les infrastructures stratégiques du Royaume-Uni », en insistant toutefois surtout sur les projets nucléaires.

Peu après la décision des Britanniques de voter pour le Brexit, la Première ministre Theresa May a aussi promis une nouvelle stratégie industrielle nationale, dont les contours n’ont pas encore été précisés.

AFP

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