« Les banques exercent dans un environnement antérieur à la bulle Internet, ce qui explique, en partie, leur manque d’implication dans le financement des startups ». C’est en résumé ce qu’a déclaré Philippe Torres, Directeur général adjoint de l’Atelier BNP Paribas et responsable du pôle Conseil, lors de la conférence intitulée « à L’ère de la donnée numérique : défis et opportunités du développement des entreprises », qu’il a animée ce mercredi, à l’hôtel Sofitel.
Cette problématique, le conférencier la puise, selon ses dires, d’une expérience personnelle, « j’ai mis 7 ans, en étant employé dans une banque, de savoir ce qui bloquait. La note des risques était datée de la période d’avant la bulle Internet », Ajoutant que, « de toute façon, les banques devaient de travailler avec les startups, pour qu’elles puissent, en ayant accès aux données de celles-ci, les accompagner dans ce qu’elles veulent ».
Toutefois, il est adepte de la stratégie selon laquelle, « les startups devraient se rapprocher, pour leur financement, des grosses entreprises et d’Internet pour avoir ce qu’elles cherchent en termes de soutien pécuniaire».
Il n’en demeure pas que, selon Torres, « la situation est assez compliquée, et ce sont des statistiques du Silicon Valley qui le stipule : 85% des startups sont vouées à l’’échec, elles sont appelées à mourir dans les quelques années qui suivent leur naissance ».
« Car, poursuit-il, la question du développement des startups n’est pas restreinte au volet argent. La meilleure preuve n’est autre que le cas d’Uber, société qui lève des fonds de 12 milliards de DA pour ne rien faire, et elle ne peut même pas se positionner en France ! ».
Se faisant rassurant, il a déclaré qu’ « à part la Sillicon Valley, toutes les entreprises mondiales peuvent se valoir. Ce que subissent les sociétés algériennes n’est pas aussi loin de ce qu’endurent actuellement les françaises ». Il a ajouté, plus précis, que « la France a mis du retard pour se développer dans les Tic, car elle espérait couramment que l’élan vienne des USA ».
Généralement, Torres pointe du doigt « ce qui se passe en Algérie, l’écosystème, et non les banques et/ou les entreprises. Mais, il faut, quand même, trouver cette dynamique pour pouvoir vendre même à Shanghai».
Le développement intemporel du paiement sur mobile, l’absence de planification, lever le frein en matière de communication dans les nanotechnologies, combler le vide juridique dans le domaine du financement des startups, renforcer l’expertise. Ce sont là autant de points soulevés au cours de cette conférence organisée, faut-il le rappeler, par la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) et BNP Paribas EL Djazair, et qui a vu la participation de sociétés bien implantées, de startups et de clusters.