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Poutine fait appel à un économiste de 34 ans pour relancer la croissance

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Le président russe, Vladimir Poutine, a nommé mercredi, pour relancer la croissance à l’approche de la présidentielle, un économiste de 34 ans à la tête du ministère de l’Economie en remplacement d’Alexeï Oulioukaïev, inculpé pour corruption.

Maxime Orechkine, passé par plusieurs banques d’affaires, était jusqu’alors vice-ministre des Finances. « Cela ne fait pas si longtemps que vous travaillez, mais vous travaillez avec succès », a déclaré M. Poutine, lors d’une rencontre avec son nouveau ministre diffusée à la télévision. « Vous êtes relativement jeune, mais je ne vous qualifierais pas de jeune spécialiste. Vous êtes une personne compétente et un spécialiste accompli et expérimenté », a-t-il ajouté.

Maxime Orechkine, diplômé de la prestigieuse Haute école d’économie de Moscou, a travaillé aux filiales russes de la Société Générale et du Crédit Agricole puis à la banque d’affaires publique VTB Capital avant de rejoindre le ministère des Finances en mars 2015.

Il devra reprendre la politique économique du gouvernement alors que la Russie a été frappée ces deux dernières années par une profonde récession en raison de l’effondrement des cours du pétrole et des sanctions occidentales dues à la crise ukrainienne.

Le gouvernement prévoit un recul de 0,6% du produit intérieur brut en 2016, après une chute de 3,7% en 2015, et un retour à la croissance l’année prochaine.

Le portefeuille du Développement économique était vacant depuis l’arrestation mi-novembre d’Alexeï Oulioukaïev, devenu le premier ministre en fonction arrêté depuis la chute de l’Union soviétique. Il est accusé d’avoir voulu soutirer deux millions de dollars au puissant groupe pétrolier Rosneft et a été assigné à résidence en attendant un éventuel procès.

Ce membre de l’aile libérale du pouvoir s’était opposé publiquement au patron de Rosneft, Igor Setchine, représentant du clan des « siloviki » issus des services de sécurité. Son arrestation avait donc été interprétée par des observateurs comme un coup porté aux libéraux, affaiblissant les espoirs de réformes significatives.

Le nouveau ministre s’est empressé de rassurer en promettant de s’atteler à la préparation de réformes « structurelles ».

« Le pire est derrière nous, mais le rythme de croissance est bien sûr insuffisant », a reconnu M. Orechkine lors de son entretien avec le président. « C’est pourquoi le premier objectif de l’année à venir est la préparation de mesures clés qui permettraient de lever les entraves structurelles à la croissance de l’économie russe ». Si l’économie semble se stabiliser, prévisionnistes et autorités craignent une très faible croissance faute de réformes structurelles ou de rebond significatif des prix des hydrocarbures, dont l’économie russe reste très dépendante.

Mercredi, le Fonds monétaire international a appelé Moscou à adopter « des réformes structurelles du système de retraites, des niches fiscales et des subventions publiques ».

Les experts jugent cependant peu probables l’adoption de réformes d’ampleur avant la présidentielle de 2018, en vue de laquelle Vladimir Poutine a demandé des propositions à plusieurs personnalités, dont l’ex-ministre des Finances Alexeï Koudrine. Louant un « super macroéconomiste », le ministre des Finances, Anton Silouanov, a dit espérer de la nomination de Maxime Orechkine que les ministères des Finances et de l’Economie puissent « trouver des décisions communes au profit de l’économie ».

Les deux administrations se trouvent régulièrement en conflit dans la crise actuelle: le ministère des Finances exige des coupes budgétaires d’ampleur pour contenir le déficit face à l’assèchement de la manne pétrolière, tandis que celui de l’Economie veut les limiter pour éviter de plomber l’activité économique.

Le représentant des entrepreneurs auprès du Kremlin, Boris Titov, a dit craindre que cette nomination d’un « représentant de l’école monétariste » ne renforce la position du ministère des Finances. « On verra si Maxime Orechkine arrive à passer d’une logique purement comptable à une logique de développement. Il nous reste peu de temps: sans mesures volontaristes, le point de non-retour sera atteint et la stagnation sera irréversible », a-t-il écrit sur Facebook.

AFP

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