Les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se sont entendus mercredi à Vienne pour réduire leur production, scellant un accord mémorable après des mois de dissensions internes et indispensable pour faire remonter les prix.
C’est la première fois depuis 2008 que les 14 membres du cartel parviennent à s’accorder pour limiter leur production, défiant ainsi le pessimisme de nombreux observateurs.
Nous sommes parvenus à atteindre un accord, a déclaré le ministre qatari de l’Energie Mohammed Saleh al-Sada, qui préside la conférence de l’OPEP, à l’issue d’une longue réunion.
L’accord sera effectif à compter du 1er janvier 2017, a-t-il ajouté, évoquant un grand pas en avant et un accord historique qui va certainement aider à rééquilibrer le marché et à réduire la surabondance des stocks de pétrole.
La réduction de production de l’OPEP sera de 1,2 million de barils par jour, pour porter son plafond à 32,5 millions de barils par jour (mbj), a-t-il précisé, contre une production ayant atteint 33,64 mbj en octobre.
Et l’organisation devrait, comme elle souhaitait, entraîner dans son mouvement la Russie, plus grand producteur mondial: la Fédération russe s’est déjà engagée à réduire de 300.000 barils par jour (b/j) sa production, soit la moitié des 600.000 b/j de réduction demandés aux membres extérieurs au cartel, annoncé le ministre qatari.
Juste avant la réunion qui s’est tenue au siège de l’organisation à Vienne, plusieurs ministres avaient affiché leur confiance dans ces ultimes négociations et témoigné de leur optimisme.
Il y aura une réduction de production acceptée par tout le monde avec des quotas et selon les pays, affirmait ainsi le ministre algérien de l’Energie Noureddine Boutarfa.
Le rééquilibrage du marché va s’accélérer manifestement plus vite avec un accord OPEP/non-OPEP, que nous espérons conclure, mais ce n’est pas un impératif, avait toutefois tempéré le ministre saoudien de l’Energie Khaled al-Faleh, dont le pays, premier exportateur mondial, avait soufflé le chaud et le froid ces derniers jours.
L’accord de Vienne reflète les engagements pris par l’OPEP fin septembre à Alger où les ministres de l’OPEP s’étaient fixé pour objectif de ramener leur production entre 32,5 et 33 mbj, contre une production ayant atteint 33,64 mbj en octobre.
En limitant la production de ses membres, l’OPEP ouvre en outre la voie à un accord plus large incluant également des membres extérieurs au cartel, et notamment la Russie, dont la production a beaucoup augmenté ces dernières années pour atteindre plus de 11 mbj.
Si nous nous entendons aujourd’hui (sur un accord), nous entrerons en contact avec nos collègues non membres de l’OPEP, avait indiqué mercredi matin M. al-Faleh, estimant qu’il y avait une volonté générale à l’extérieur du cartel de proposer une réduction de production.
AFP