L’expert financier, Abderrahmane Benkhalfa s’exprime dans cet entretien, sur les dernières mesures prises par le ministère de l’Intérieurs et la banque d’Algérie. Elles concernant l’élaboration d’un code dédié aux finances et à la fiscalité locale, mais aussi des mesures de facilitation pour les exportateurs hors hydrocarbures.
Algérie-Eco : Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a proposé dernièrement, lors de la réunion Gouvernement-walis, l’élaboration d’un nouveau code dédié aux finances et à la fiscalité locale, lequel vise un meilleur encadrement et une optimisation des ressources financières des collectivités. Que pensez-vous de cette mesure ?
Mr Abderrahmane Benkhalfa : L’idée est bonne mais il faudrait l’accompagner avec d’autres procédures afin qu’elles atteignent les résultats escomptés. Il y a beaucoup de choses qui ont été décidé lors de cette réunion, sur l’économie locale, sur l’investissement local, sur les bassins de croissance locale, donc les choses commencent à bouger au niveau local. Nous sommes dans une voie qui incite à décomposer le développement local. Le but étant de faire émerger les besoins de croissance locale. Il y a l’investissement, les ressources mobilisables, la dynamique du business local, donc nous cherchons à trouver des ressources financières et fiscales.
Je crois que ce code, comme il a été expliqué, va regrouper en un seul document toutes les taxes et impôts profitant aux collectivités locales, contenus actuellement dans les différentes lois de finances et autres textes, permettra une meilleure clarification des assiettes et procédures de recouvrement inhérentes aux impôts locaux.
Ce code est une sorte de procédures destinées aux collectivités locales afin de les optimiser à développer leurs sources financières qui viennent par exemple de leur patrimoine mobilier et commercial.
Comment à votre avis, doivent se comporter les collectivités locales avec cette nouvelle procédure ?
C’est une dynamique qui nécessite à la fois un grand soutien des pouvoirs publics mais aussi un confortement des collectivités locales sans oublier l’apport des petites entreprises locales. Il faut donc l’organisation du marché local, il y a l’inclusion du secteur informel. Il y a aussi la dynamique du secteur bancaire qui, à mon avis reste très centralisé. Il faut donc le décentraliser au niveau local.
Autre nouvelles mesure qui a attiré l’intérêt des opérateurs économique celle annoncée en faveur des exportations hors hydrocarbures. La Banque d’Algérie, a introduit récemment une mesure de facilitation pour les exportateurs hors hydrocarbures en supprimant l’accord préalable qu’elle délivrait jusqu’à présent pour le paiement en devises étrangères des matières premières par ces opérateurs. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?
J’estime toujours que ce sont des mesures tout à fait satisfaisantes car à mon avis sur le plan procédural, l’acte d’exporter va connaitre grâce à ces nouvelles mesures beaucoup de facilité dont la durée de rapatriement des devises mais aussi la flexibilité avec laquelle est traité le flux des exportations aussi bien pour les biens que pour les services. Mais il faut en tout état de cause faire la différence entre les grandes opérations et les petites et la gestion des recettes en devises qui vient en dehors des hydrocarbures doit être plus souple.
Entretien réalisé par Imène A